vendredi, mai 08, 2009
dimanche, mars 15, 2009
samedi, février 28, 2009
vendredi, février 06, 2009
vendredi, décembre 05, 2008
mardi, novembre 11, 2008
mercredi, novembre 05, 2008
WONDERLAND
http://leblogdrzz.over-blog.com/article-24445464.html :
« Il faut tout d’abord savoir que Barack Obama a été le sénateur situé le plus à gauche de tous les temps. » Shraga Blum
http://leblogdrzz.over-blog.com/article-24434464.html :
« Comment faire une campagne digne de ce nom quand votre adversaire met 6 fois plus d’argent sur la table ? Comment lutter contre un candidat qui a vu tous ses appuis douteux, tous ses revirements, tous ses mensonges disparaître comme par magie de médias bien complaisants ? (…) Pourquoi aucun média n’a osé parler du coût délirant du programme démocrate ? Pourquoi aucun média n’a voulu dire que mettre un genou à terre en 2008 devant les nazislamistes, c’était se suicider à court terme ? (…)
Il est triste de voir que seuls quelques pays ont soutenu McCain : l’Irak, Israël, la Géorgie, l’Angleterre. Comme par hasard, des pays qui savent ce qu’ils doivent aux Républicains. (…)
On va bien sûr me balancer le « bilan désastreux de Bush » en oubliant que durant 8 ans, en excluant la crise financière amorcée par les innovations Clinton style subprimes, l’économie américaine a été solide, survivant au 11 septembre, à la guerre pour la liberté en Irak.
On va me balancer Katryna, en oubliant que les premiers responsables ont été le gouverneur de Louisiane et le Maire de la Nouvelle-Orléans. D’ailleurs le gouverneur démocrate a été battu par un jeune Républicain, d’origine Hindoue. D’ailleurs la Louisiane a voté McCain. (…)
David Martin
http://leblogdrzz.over-blog.com/article-24433707.html :
« (…)l’Amérique a placé à la tête du monde libre un jeune homme ayant accompli 270 jours comme sénateur des Etats-Unis. Pas de service militaire. Aucune activité d’entreprise. Aucune gestion de conseil d’administration. Bref, le peuple américain a placé à la tête de l’exécutif d’une nation de 300 millions d’âmes un homme qui ne sait pas ce qu’est un exécutif.
C’est l’homme « post-racial » mais sa race, paradoxalement, fait de ce jour un évènement historique. »
drzz
http://leblogdrzz.over-blog.com/article-24445464.html :
« La question (l'obnubilation) qui taraudait nos journalistes était de savoir si le racisme allait avoir un impact sur cette élection. Aujourd'hui on sait que la réponse est positive puisque le vote racial (raciste ?) a été l'apanage des électeurs noirs qui ont voté à plus de 90 % en faveur de Barack Hussein Obama. La plupart de ces Noirs ont voté pour lui simplement parce qu’il est noir. Imaginez un seul instant ce que nos médias seraient en train de dire ce matin si plus de 90 % des électeurs blancs avaient voté en faveur de John Mac Cain...» David Bescond
« Faute d’admirer Obama on se trouve rapidement stigmatisé comme un vil réactionnaire belliciste, abruti et arriéré, de tendance fascisante et vraisemblablement raciste. A ce propos, je ne me fais aucune illusion. Il y a des années que je parle de la montée d’un totalitarisme doux, moins violent, mais tout aussi délétère que le totalitarisme dur : oserai-je dire que nous sommes en plein dans ce totalitarisme doux ? (…) Barack Obama n’est pas un candidat Démocrate comme les autres. Sa caractéristique principale (…) est (…) d’apparaître aujourd’hui comme un produit de confection, dont les fabricants restent, pour la quasi-totalité d’entre eux, dans l’ombre. (…) Comment se fait-il qu’un homme né musulman, comme tous les documents disponibles le prouvent, puisse dire si aisément qu’il a toujours été chrétien, sans que quiconque, hormis quelques intellectuels courageux mais minoritaires, tels Daniel Pipes ou Edward Luttwak, n’en parle ? Sans que personne n’envisage même les conséquences potentielles de ce mensonge, alors que dans plusieurs pays musulmans, l’apostasie reste considérée comme un crime majeur ? .(…) Comment est-il possible qu’un homme qui a eu pour guide spirituel, au temps de son adolescence, un pornographe, stalinien de surplus, Frank Marshall Davis, et qui a passé ensuite le plus clair de son temps en compagnie d’un terroriste gauchiste non repenti (William Ayers), d’un pasteur antisémite et radicalement antioccidental et antiaméricain (Jeremiah Wright), et d’un assortiment de gens, qui vont de l’escroc lié à l’ex-régime de Saddam Hussein (Tony Rezko), au chantre du terrorisme palestinien (Rashid Khalidi), et, pendant quelques mois, au dirigeant d’une secte islamiste, le zélateur d’Adolf Hitler Louis Farrakhan, puisse ne jamais se trouver questionné sur tout cela ? » Guy Millière
« L’homme élu à la Présidence a déclaré pendant la campagne qu’il ignorait quand l’être humain commençait à bénéficier des droits humains. » Shraga Blum
David C.
samedi, octobre 18, 2008
« Vous verrez, nos enfants sont beaucoup plus généreux qu’on ne le pense ! »
Ecoutez bien, la lumière est au bout:
Qu’avez-vous entendu bande d’islamophobes psychotiques ?
Moi j’entends He’s flying in the night.
Et je suis bien heureux d’être guéri.
Si vous le désirez je connais un bon médecin homologué Schwetzer Solution.
C’est anonyme.
« Une phrase pro-islam sortirait de la bouche de cette poupée »
« La poupée qui dirait la phrase Islam is the light »
« Problèmes de fabrication »
« la poupée connaîtrait un problème de distorsion de son »
« Le pouvoir de suggestion expliquerait les sons entendus par les parents mécontents »
http://www.20min.ch/ro/news/monde/story/Cette-poupee-est-dangereuse-pour-les-Americains-10803276
Dites-moi ce qui vous semble réel et je vous dirai qui vous êtes.
Qu’avez-vous entendu bande d’islamophobes psychotiques ?
Moi j’entends He’s flying in the night.
Et je suis bien heureux d’être guéri.
Si vous le désirez je connais un bon médecin homologué Schwetzer Solution.
C’est anonyme.
« Une phrase pro-islam sortirait de la bouche de cette poupée »
« La poupée qui dirait la phrase Islam is the light »
« Problèmes de fabrication »
« la poupée connaîtrait un problème de distorsion de son »
« Le pouvoir de suggestion expliquerait les sons entendus par les parents mécontents »
http://www.20min.ch/ro/news/monde/story/Cette-poupee-est-dangereuse-pour-les-Americains-10803276
Dites-moi ce qui vous semble réel et je vous dirai qui vous êtes.
mercredi, septembre 24, 2008
the Schweitzer Show
Louis Schweitzer, président de la HALDE !, Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'Egalité, était à Science-Po Lille ce lundi matin pour inaugurer une formation consacrée aux politiques de l'égalité et de la diversité.
the Schweitzer Show:
1 Qu’est-ce que la discrimination ? La loi établit 18 mauvaises raisons de refuser quelqu'un…Voilà, la discrimination c’est ça.
2 La discrimination est quelque chose d’extrêmement répandu, les sondages sont là pour le prouver:
- avez-vous déjà été victime de discrimination ? 8% répondent oui
- en avez-vous été témoin ? 20%
- pensez-vous un jour en être victime ? 60%
Voyez, la discrimination ne concerne pas que les minorités. Pour la plupart, vous aurez tous un jour 45 ans…
3 Voici le paradoxe: Voilà quelque chose qui est fréquent alors même que tout le monde est contre. D’où la nécessité du changement.
4 Pourquoi faut-il être contre ? Vous verrez c’est évident mais enfin, pour convaincre les gens, il faut donner des arguments.
A - C’est scandaleux parce que…blablabla…on les prive de liberté, d’indépendance…ils sont...exclus de la société….
B -Il y a aussi des raisons économiques qui font que la discrimination est non seulement immorale, mais elle est stupide. Bien que papy boom, à 40 ans trop vieux. Bien que besoin de travailler, mère au foyer pas carrière. Bien que besoin d’immigration, pas bien traités ici. Il ne faut pas être un démographe pour comprendre que l’Europe aura de moins en moins d’habitants dans un monde qui en aura 9 milliards, donc s’il n’y a pas d’immigration que sera l’Europe…
C - Si on ne le fait pas (notre programme égalitaire) on court au devant de graves problèmes politiques et sociaux.
D - Une entreprise qui se ferme est une entreprise qui se sclérose et le progrès ben c’est pas ça.
Une entreprise a tout intérêt à respecter la loi, hors la loi en matière de discrimination dit que…...
Une entreprise est sensible à son image, et aujourd’hui discriminer c’est très mauvais. Ça donne un coté heu…ringard.
5 - Donc, voilà le paradoxe: il y a toutes les raisons de ne pas discriminer, et on discrimine quand même. Pourquoi ? Pour lutter contre quelque chose il faut le comprendre. Alors la première explication c’est que oui, bien sûr il y a des gens qui sont racistes, et, il y a des gens qui sont sexistes, et il y a des gens qui sont…heu…porteurs de visions négatives.
6 Classification, inventaire du camp.
Et ces personnes racistes-sexistes ce soooont des adversaires….on arrivera toujours à les convaincre…etdonc…i…i…ilfautlesconvaincre. Mais, il y a un groupe beaucoup plus nombreux, qui est le groupe de ceux qui disent moi je ne suis pas raciste, moi je ne suis pas sexiste. Mais…qui dans la phrase d’après…émettent…des préjugés. Y disent par exemple, moi je ne suis pas sexiste, mais enfin quand même je note que les femmes ne sont pas faites pour exercer l’autorité. Ou alors moi je ne suis pas sexiste mais enfin les femmes on ne peut jamais compter dessus parce qu’elles font des enfants et vous comprenez elles ne sont pas engagées dans leur travail…Ou bien moi je ne suis pas jeuniste mais passé 40 ans…Ou bien moi je ne suis pas raciste mais enfin pour qu’une société fonctionne bien il faut qu’elle soit homogène…Et donc ces gens, ils se disent, moi je suis contre la discrimination ! Et puis en fait, juste la phrase d’après, ils expliquent pourquoi ils en font. Et ces gens là, il ne faut pas les combattre de la même façon, ce ne sont pas les adversaires…il faut les convaincre. Mais, ces gens là aussi ne sont pas majoritaires.
Et puis il y a une troisième catégorie. Et c’est là où il faut être un vrai professionnel pour faire face à cette troisième catégorie. Ces gens disent, moi, je ne suis pas raciste, moi, je n’ai pas de préjugés, et ils sont sincères…mais ils ajoutent, il suffit d’attendre, tout s’arrange…c’est-à-dire qu’ils croient qu’il suffit d’une attitude passive pour changer les choses, et, de fait, ces gens font que les choses ne changent pas… Par exemple, pour un entretien d’embauche, ben c’est plus facile avec quelqu’un qui me ressemble, il faut faire des efforts pour aller vers l’autre…ah…oui…d’accccord !!! (bon aller je passe rapidement au 7, ça me fatigue).
Ces gens là il ne faut pas les convaincre, il faut leur ouvrir les YEUX, leur faire comprendre qu’ils font en sorte que les discriminations se poursuivent sans même s’en rendre compte…Et c’est là…que…la formation…est…essentielle. STOP.
7 La formation
A - Un niveau général, apprendre à ne pas être complice involontaire de discriminations.
B - Il ne suffit pas d’une formation générale, IL FAUT DES SPECIALISTES.
C’est un peu comme dans la médecine, il faut apprendre des règles d’HYGIENE…qui évitent que l’on ait des comportements qui compromettent la santé, par exemple que fumer ce n’est pas très bon, que l’alcool ça comporte des risques, qu’un régime alimentaire correct et un peu de sport c’est meilleur que le contraire. Ça c’est cette formation générale, mais il faut aussi former des médecins, des chirurgiens, des personnels techniques, c’est-à-dire des gens qui aient la capacité de…SOIGNER, des vrais professionnels de la lutte contre la discrimination.
Quand on veut agir il faut mettre en place des process et des actions, et pour agir, il faut un supplément compétent, il ne faut pas seulement de la bonne volonté… Bon, pour une automobile de bonne qualité, il ne suffit pas que tout le monde soit convaincu qu’une automobile de meilleure qualité c’est mieux qu’une automobile de mauvaise qualité. Etc……..il faut mettre en place des MECANISMES. Il faut des stages.
Car l'enseignement n'est pas toujours une fabrique d'égalité des chances.
Santé !!!
8 Activités
Premier métier, être une boîte à aider à la diffusion de bon process.
Deuxième activité, rôle de dissuasion. STOP.
Troisième métier, traitement des réclamations, 6100 l’an dernier. STOP.
9 Nous répondons à un besoin essentiel. Merci.
the Schweitzer Show:
1 Qu’est-ce que la discrimination ? La loi établit 18 mauvaises raisons de refuser quelqu'un…Voilà, la discrimination c’est ça.
2 La discrimination est quelque chose d’extrêmement répandu, les sondages sont là pour le prouver:
- avez-vous déjà été victime de discrimination ? 8% répondent oui
- en avez-vous été témoin ? 20%
- pensez-vous un jour en être victime ? 60%
Voyez, la discrimination ne concerne pas que les minorités. Pour la plupart, vous aurez tous un jour 45 ans…
3 Voici le paradoxe: Voilà quelque chose qui est fréquent alors même que tout le monde est contre. D’où la nécessité du changement.
4 Pourquoi faut-il être contre ? Vous verrez c’est évident mais enfin, pour convaincre les gens, il faut donner des arguments.
A - C’est scandaleux parce que…blablabla…on les prive de liberté, d’indépendance…ils sont...exclus de la société….
B -Il y a aussi des raisons économiques qui font que la discrimination est non seulement immorale, mais elle est stupide. Bien que papy boom, à 40 ans trop vieux. Bien que besoin de travailler, mère au foyer pas carrière. Bien que besoin d’immigration, pas bien traités ici. Il ne faut pas être un démographe pour comprendre que l’Europe aura de moins en moins d’habitants dans un monde qui en aura 9 milliards, donc s’il n’y a pas d’immigration que sera l’Europe…
C - Si on ne le fait pas (notre programme égalitaire) on court au devant de graves problèmes politiques et sociaux.
D - Une entreprise qui se ferme est une entreprise qui se sclérose et le progrès ben c’est pas ça.
Une entreprise a tout intérêt à respecter la loi, hors la loi en matière de discrimination dit que…...
Une entreprise est sensible à son image, et aujourd’hui discriminer c’est très mauvais. Ça donne un coté heu…ringard.
5 - Donc, voilà le paradoxe: il y a toutes les raisons de ne pas discriminer, et on discrimine quand même. Pourquoi ? Pour lutter contre quelque chose il faut le comprendre. Alors la première explication c’est que oui, bien sûr il y a des gens qui sont racistes, et, il y a des gens qui sont sexistes, et il y a des gens qui sont…heu…porteurs de visions négatives.
6 Classification, inventaire du camp.
Et ces personnes racistes-sexistes ce soooont des adversaires….on arrivera toujours à les convaincre…etdonc…i…i…ilfautlesconvaincre. Mais, il y a un groupe beaucoup plus nombreux, qui est le groupe de ceux qui disent moi je ne suis pas raciste, moi je ne suis pas sexiste. Mais…qui dans la phrase d’après…émettent…des préjugés. Y disent par exemple, moi je ne suis pas sexiste, mais enfin quand même je note que les femmes ne sont pas faites pour exercer l’autorité. Ou alors moi je ne suis pas sexiste mais enfin les femmes on ne peut jamais compter dessus parce qu’elles font des enfants et vous comprenez elles ne sont pas engagées dans leur travail…Ou bien moi je ne suis pas jeuniste mais passé 40 ans…Ou bien moi je ne suis pas raciste mais enfin pour qu’une société fonctionne bien il faut qu’elle soit homogène…Et donc ces gens, ils se disent, moi je suis contre la discrimination ! Et puis en fait, juste la phrase d’après, ils expliquent pourquoi ils en font. Et ces gens là, il ne faut pas les combattre de la même façon, ce ne sont pas les adversaires…il faut les convaincre. Mais, ces gens là aussi ne sont pas majoritaires.
Et puis il y a une troisième catégorie. Et c’est là où il faut être un vrai professionnel pour faire face à cette troisième catégorie. Ces gens disent, moi, je ne suis pas raciste, moi, je n’ai pas de préjugés, et ils sont sincères…mais ils ajoutent, il suffit d’attendre, tout s’arrange…c’est-à-dire qu’ils croient qu’il suffit d’une attitude passive pour changer les choses, et, de fait, ces gens font que les choses ne changent pas… Par exemple, pour un entretien d’embauche, ben c’est plus facile avec quelqu’un qui me ressemble, il faut faire des efforts pour aller vers l’autre…ah…oui…d’accccord !!! (bon aller je passe rapidement au 7, ça me fatigue).
Ces gens là il ne faut pas les convaincre, il faut leur ouvrir les YEUX, leur faire comprendre qu’ils font en sorte que les discriminations se poursuivent sans même s’en rendre compte…Et c’est là…que…la formation…est…essentielle. STOP.
7 La formation
A - Un niveau général, apprendre à ne pas être complice involontaire de discriminations.
B - Il ne suffit pas d’une formation générale, IL FAUT DES SPECIALISTES.
C’est un peu comme dans la médecine, il faut apprendre des règles d’HYGIENE…qui évitent que l’on ait des comportements qui compromettent la santé, par exemple que fumer ce n’est pas très bon, que l’alcool ça comporte des risques, qu’un régime alimentaire correct et un peu de sport c’est meilleur que le contraire. Ça c’est cette formation générale, mais il faut aussi former des médecins, des chirurgiens, des personnels techniques, c’est-à-dire des gens qui aient la capacité de…SOIGNER, des vrais professionnels de la lutte contre la discrimination.
Quand on veut agir il faut mettre en place des process et des actions, et pour agir, il faut un supplément compétent, il ne faut pas seulement de la bonne volonté… Bon, pour une automobile de bonne qualité, il ne suffit pas que tout le monde soit convaincu qu’une automobile de meilleure qualité c’est mieux qu’une automobile de mauvaise qualité. Etc……..il faut mettre en place des MECANISMES. Il faut des stages.
Car l'enseignement n'est pas toujours une fabrique d'égalité des chances.
Santé !!!
8 Activités
Premier métier, être une boîte à aider à la diffusion de bon process.
Deuxième activité, rôle de dissuasion. STOP.
Troisième métier, traitement des réclamations, 6100 l’an dernier. STOP.
9 Nous répondons à un besoin essentiel. Merci.
jeudi, septembre 11, 2008
9/11 conspiracy : fake of the century
Les théories conspirationnistes autour du 11 septembre
Le « 9/11 Truth Movement » en perspective
par Phil Mole - Traduction de Yann Kindo - Version intégrale.
Version abrégée dans SPS n° 279, novembre 2007
Article initialement paru dans la revue Skeptic (États-Unis, Vol.12, Numéro 4, 2006)
Les thèses conspirationnistes autour du 11 septembre postulent que les attentats ne seraient pas ce que l’on croit communément – une opération terroriste liée à Al-Quaeda – mais une gigantesque manipulation opérée par un secteur du complexe militaro-industriel états-unien cherchant à faire avancer ses intérêts propres. Ces thèses sont pratiquement nées en France, avec la publication en 2002 du livre très médiatisé de Thierry Meyssan, qui expliquait qu’aucun avion ne s’était écrasé sur le Pentagone. Ces thèses ont été rapidement réfutées et décrédibilisées par une contre enquête de deux journalistes de Libération, qui montraient que le « travail » de Meyssan, libre interprétation de documents trouvés sur le Net, ne répondait même pas aux critères minimaux de la démarche journalistique, tels que l’enquête de terrain visant à confronter les différents témoignages [Le Monde Diplomatique a publié un article d’un journaliste d’extrême-gauche états-unien dénonçant le ridicule de cette nouvelle variante de la théorie du complot [reposent notamment sur une sélection partiale des sources, un rapport très particulier à la preuve et une volonté de croire qui font écho aux démarches des pseudo-sciences, nos confrères états-uniens de Skeptic [Skeptic de nous avoir autorisés à traduire et reproduire ce document, ainsi que l’’intéressante iconographie qui l’accompagne.
Y. K.
À l’hôtel « Hyatt Regency O’Hare », près de Chicago, une foule de près de 400 personnes est réunie en cette agréable soirée d’été. Certains sont âgés, certains sont jeunes. Certains sont habillés de tee-shirts hippies colorés, alors que d’autres portent des chemises de soirée et des pantalons, mais la plupart d’entre eux ont l’air enjoués et amicaux. Nous attendons tous l’ouverture de la principale salle de conférence et le début de la session de la soirée, la première de tout un cycle de conférences qui s’étale sur tout le week-end. Nous patientons en jetant un œil sur les stands de matériel en vente : des exemplaires en DVD du film de Michael Moore Fahrenheit 9-11, du documentaire contre Karl Rove Bush’s brain [Wal Mart : The High Cost of Low Price.
Il n’y a là rien de particulièrement inhabituel, puisque tous ces documents sont en vente dans n’importe quelle librairie ou autre magasin près de chez vous. Mais, à ce moment, alors que les portes de la grande salle sont sur le point de s’ouvrir, un participant anxieux tente de lancer un slogan : « 9-11 was an Inside Job » [= « Les attentats du 11 septembre ont une origine intérieure aux États-Unis »]. Quelques personnes se joignent à lui, avant qu’un autre participant ne lui rétorque assez énergiquement : « Mais ça, on le sait déjà ! ».
Le week-end de conférences est la réunion à Chicago de 911truth.org, une des organisations les plus visibles à l’intérieur d’une coalition plus large connue sous le nom de « 9-11 Truth Movement », et la plupart des gens à l’intérieur de cette foule croient que le gouvernement des États-Unis a planifié et orchestré les attaques terroristes du 11 septembre 2001. L’affirmation : « On le sait déjà » résume bien l’attitude des participants à l’égard des données exposées au cours des conférences. Beaucoup d’entre eux ne semblent pas être à la recherche de nouvelles informations qui déboucheraient sur une compréhension plus exacte des événements du 11 septembre. Une personne assise près de moi l’admet : « On connaît déjà tous ces trucs ; nous sommes ici pour confirmer ce que nous savons déjà ». La conférence est un moyen pour les participants de souder leur identité de groupe, et d’essayer de diffuser leur message auprès de ceux qui, aux États-Unis et ailleurs, croient la « version officielle » des événements du 11 septembre.
En tant que personne qui ne partage pas les vues du 9/11 Truth Movement, j’ai un autre objectif. Je veux entendre leurs arguments et examiner leurs preuves, et comprendre les raisons pour lesquelles tant de personnes sympathiques et par ailleurs intelligentes sont convaincues que le gouvernement des États-Unis a planifié le meurtre de près de 3 000 de ses propres citoyens.
L’effondrement des bâtiments 1 et 2 du World Trade Center
Quand la plupart d’entre nous se remémorent les événements du 11 septembre, nous pensons à l’image de ces deux – pourtant apparemment indestructibles – tours du World Trade Center en train de s’effondrer au sol. Sans surprise, leur effondrement est aussi une question centrale pour le 9/11 Truth Movement. Une grande majorité des discussions et du matériel de propagande de l’organisation est relative à la chute des Bâtiments 1 et 2. Mais, comme ce matériel le montre, 911truth.org ne croit pas la version officielle selon laquelle les dommages décisifs infligés au WTC se sont produits lorsque deux avions détournés par des terroristes se sont écrasés sur les tours. Au lieu de cela, ils prétendent que les tours sont tombées suite à une démolition contrôlée, planifiée au préalable par le gouvernement des États-Unis.
Pourquoi pensent-ils une chose pareille ? Une raison essentielle semble être le fait que l’effondrement des tours ressemble au produit d’une démolition contrôlée. Puisqu’il n’y a pas de résistance structurelle à la gravité lors d’une démolition contrôlée, le bâtiment s’effondre directement sur ses propres bases, chaque étage venant brutalement atterrir sur celui de dessous à une vitesse approchant celle de la chute libre. De nombreux intervenants à la conférence de l’hôtel Hyatt comparaient des vidéos de l’effondrement des tours avec des vidéos de démolitions contrôlées connues, pointant les ressemblances tant au niveau de l’apparence que de la vitesse de la chute. 911truth.org affirme que si elle avait été effectivement heurtée par un avion, la structure métallique des bâtiments du WTC aurait dû fournir au moins une résistance minimale au poids des étages supérieurs, obligeant la structure en chute à culbuter d’un côté plutôt que de s’écraser tout droit vers le bas. Ils expliquent ensuite que les incendies causés par le carburant en feu provenant des avions qui s’étaient écrasés n’ont pas pu provoquer l’effondrement puisque le carburant des avions brûle à une température de 1500 degrés Fahrenheit [816 ° Celsius] [5], alors que pas moins de 2800° Fahrenheit [1538° Celsius] sont nécessaires pour faire fondre l’acier. David Heller développe cet argument dans un article diffusé à une large échelle :
« La version officielle prétend que les incendies ont affaibli les bâtiments. Le carburant des avions a soi-disant brûlé à une telle température qu’il a fait fondre les colonnes d’acier qui soutiennent le bâtiment. Mais les gratte-ciels à structure métallique ne se sont jamais effondrés du fait d’un incendie, car ils sont faits d’un acier qui ne fond pas en dessous de 2750° Fahrenheit. Aucun carburant, pas même celui d’un avion, qui est en fait du kérosène raffiné, ne produira une température supérieure à 1500° Fahrenheit. » [6]
Puisque le carburant d’un avion en combustion n’est pas assez chaud pour faire fondre l’acier, les récits selon lesquels de l’acier fondu a été trouvé à Ground Zero amènent les conspirationnistes à conclure qu’une autre substance incendiaire a dû être introduite.
La zone encerclée montre les prétendus « squibs », en réalité de l’air comprimé par la chute du bâtiment.
Enfin, un certain nombre de leaders du mouvement affirment que des « squibs » de démolition peuvent être observés sur des vidéos de la chute du WTC juste avant et au moment où les tours commencent à tomber. Dans le jargon des professionnels de la démolition, un « squib » est un dispositif explosif utilisé pour affaiblir la structure d’un bâtiment pendant une démolition contrôlée. Plusieurs intervenants à la conférence pointaient de petites giclées de débris pulvérisés horizontalement lors de la chute, et les identifiaient comme des « squibs » mis à feu en secret pour faire tomber les bâtiments.
Que penser de ces allégations ?
Tout d’abord, examinons les aspects semblables de l’effondrement des tours du World Trade Center et de l’effondrement de bâtiments détruits lors de démolitions planifiées. Dans les démolitions contrôlées, les charges explosives affaiblissent ou brisent tous les points porteurs de la structure en même temps. Par conséquent, une fois que la chute commence, toutes les parties du bâtiment sont simultanément en mouvement, en chute libre vers le sol. Pourtant, ce n’est pas du tout ce qui s’est passé lors de la chute des bâtiments du WTC. Regardez attentivement les films des chutes, et vous constaterez que les parties des bâtiments situées au dessus des points d’impact des avions commencent à tomber d’abord, alors que les parties les plus basses des bâtiments ne sont d’abord pas ébranlées. Les parties des tours situées en dessous du point d’impact ne commencent à tomber que lorsque les étages supérieurs se sont effondrés sur eux. Ce n’est pas ce à quoi l’on s’attendrait si les tours s’étaient effondrées du fait d’une démolition contrôlée, mais c’est exactement ce à quoi il faut s’attendre si l’effondrement est la conséquence des dégâts causés par l’impact des avions et par les incendies consécutifs. Un théoricien du complot pourrait répliquer que les bâtiments ont été équipés en explosifs pour commencer à tomber par le haut d’abord, mais quelles sont les chances pour que ceux qui ont planifié une démolition si compliquée soient capables de prévoir les endroits exacts où les avions viendraient heurter les tours, et donc de préparer les tours pour qu’elles commencent à s’effondrer précisément à cet endroit ?
De plus, les images de l’effondrement de la Tour Sud, ou Bâtiment 2, montrent que la tour n’est pas tombée tout droit, à la manière des chutes caractéristiques de la tour Nord et des bâtiment rasés lors d’une démolition contrôlée. Au contraire, la tour a penché dans la direction du point d’impact avant de commencer à s’écrouler vers le bas, avec la partie supérieure du bâtiment inclinée de manière à former un angle. La différence entre les deux effondrements peut s’expliquer par la manière dont chaque avion a heurté les bâtiments. Le premier avion a touché la tour Nord (Bâtiment 1) entre les 94e et 98e étages, et l’a heurté de plein fouet, s’encastrant quasiment directement jusqu’au cœur du bâtiment. Le deuxième avion a heurté la tour Sud entre les 74e et 78e étages, mais s’est encastré de biais, endommageant gravement tout le coin nord-est du bâtiment [7]. Comparée à la tour Nord, la tour Sud a subi des dommages qui étaient à la fois moins également répartis et nettement plus bas dans la structure, obligeant le point affaibli à supporter plus de poids de la partie supérieure que le point de crash correspondant sur la tour Nord. Ceci explique à la fois l’inclinaison du bâtiment lorsqu’il est tombé du côté du point affaibli, et le fait que la tour Sud soit tombée la première alors qu’elle avait été touchée après la tour Nord. Encore une fois, ce scénario prend tout son sens si les bâtiments sont tombés à cause des dommages causés par les crashs des avions, mais n’en a pas beaucoup si les bâtiments sont tombés du fait d’une démolition planifiée.
Le 9/11 Truth Movement affirme ou sous-entend souvent que l’acier à dû fondre pour que la structure s’effondre à la vitesse d’une chute libre. Alors que leurs estimations de la température de l’incendie du WTC varient, la plupart d’entre eux sont d’accord pour dire que la température a probablement atteint 1000° Fahrenheit [538° Celsius] et peut être dépassé les 1800° [982° Celsius]. Des flammes de cette températures seraient en peu en dessous des près de 2800°F [1537°C] nécessaires pour faire fondre l’acier, mais elles auraient été suffisantes pour profondément réduire l’intégrité structurelle du métal. Les meilleures estimations scientifiques nous apprennent que l’acier perd 50 % de sa résistance à 650°C et peut perdre jusqu’à 90 % de sa résistance à des températures de 980°C [La structure originale des tours du WTC a amplifié les problèmes posés par l’affaiblissement de l’acier. Les tours avaient une façade légère composée de tubes verticaux liés entre eux par une ossature légère constituée de 244 colonnes extérieures en acier ; il s’agissait donc d’un maillage comprenant 95 % de vide [Qu’en est-il de l’« acier fondu », qui selon les conspirationnistes était présent sur Ground Zero ? L’article très populaire de Steven Jones cite plusieurs sources orales évoquant de l’acier fondu coulant ou agrégé ayant été retrouvé à Ground Zero [12]. Pour beaucoup de gens, n’importe quel métal grisâtre ressemble suffisamment à de l’acier pour être appelé « acier » dans le langage courant. Pour établir effectivement que le matériau en question est de l’acier, nous avons besoin des résultats d’une analyse en laboratoire utilisant l’Absorption Atomique (AA) ou un autre test fiable. Il semble beaucoup plus probable que le métal vu par les nettoyeurs ait été de l’aluminium, un composant de la structure du WTC qui fond à une température bien plus basse que l’acier et qui lui ressemble beaucoup à première vue. Quant aux « squibs » que les conspirationnistes disent apercevoir sur les vidéos de l’effondrement du WTC, il s’agit de panaches de fumée et de débris éjectés des bâtiments par l’intense pression liée aux millions de tonnes de tours en chute (voir Figure 1). Les vidéos de l’effondrement du WTC montrent que ces panaches n’apparaissent qu’après que les tours ont commencé à tomber et leur intensité augmente au fur et à mesure de la chute – ce n’est pas le genre de scénario auquel on peut s’attendre si les panaches étaient des explosions provoquées pour faire s’effondrer les bâtiments.
L’effondrement du bâtiment 7 du WTC
« Pas si vite ! », pourrait répliquer le 9/11 Truth Movement. Comment expliquez-vous l’effondrement du Bâtiment 7 du WTC, qui n’a pas été heurté par un avion ? De nombreux conspirationnistes à propos du 11 septembre prétendent que la chute du bâtiment à à peu près 17h20, le 11 septembre, n’aurait pas pu avoir lieu si celui-ci n’avait pas été préparé pour une démolition. Les conspirationnistes partent de l’idée selon laquelle les dégâts subis par le bâtiment 7 au cours de l’attaque n’ont pas pu être suffisants pour provoquer un effondrement. Le site wtc7.net affirme que « des incendies ont été observés dans le bâtiment 7 avant son effondrement, mais ils étaient isolés dans de petites parties du bâtiment et étaient minuscules comparés à ceux des autres bâtiments. ». Ils affirment ensuite que tous les dommages causés par des débris en chute provenant des bâtiments 1 et 2 auraient dû être symétriques pour déclencher l’effondrement brutal du WTC7 [13]
Ces arguments ne font que révéler les présupposés de leurs auteurs. Tout d’abord, les incendies qui ont éclaté dans le WTC7 étaient très étendus, comme le montre la Figure 3. La raison pour laquelle cela n’est pas évident dans les exposés et les documentaires présentés par le 9/11 Truth Movement est qu’ils tendent à uniquement montrer la face Nord du bâtiment, faisant apparaître par ce biais le bâtiment comme bien moins ravagé par les flammes et structurellement endommagé qu’il ne l’était en réalité (voir Figure 4). Le pompier Richard Banaciski pointe la différence d’aspect entre les côtés Nord et Sud du bâtiment dans son propre compte-rendu :
« On nous a dit d’aller entre Greenwich et Vesey pour voir ce qui s’y passait. On y est donc allés, et sur les faces Nord et Est du bâtiment 7, on aurait dit qu’il n’y avait presque aucun dégât, mais si on regardait ensuite la face Sud, on voyait quelque chose comme un trou haut de 20 étages dans le bâtiment, avec du feu sur plusieurs d’entre eux » [Les sauveteurs à Ground Zero ont réalisé dès 15h00 le 11 septembre que les dégâts importants causés à la partie basse du WTC7 provoqueraient son effondrement, un fait qui est évoqué dans les informations télévisées du moment [Loose Change affirment que le WTC7 « s’est effondré verticalement, en un amas pratique », la vérité est que le tas de débris représentait une hauteur de 12 étages, sur 150 mètres, loin de l’« amas pratique » décrit par les conspirationnistes [16].
Pour ceux qui croient que la chute du bâtiment 7 était due à une démolition contrôlée, certaines des « preuves » les plus significatives proviennent apparemment de la prétendue « confession » du bailleur du WTC, Larry Silverstein, selon laquelle il a autorisé la destruction de la tour. La citation en question provient d’un programme télévisé de PBS datant de septembre 2002, intitulé America Rebuilds, et dans lequel Silverstein dit :
« Je me souviens d’avoir reçu un coup de téléphone du, heu, chef des pompiers, me disant qu’ils n’étaient pas sûrs d’être capables de contenir le feu, et j’ai répondu : « Hé bien, nous avons déjà eu une si terrible perte de vies humaines, peut être que ce qu’il y a de mieux serait de le retirer [pull it] ». Et ils ont pris cette décision de retirer [pull], et nous avons regardé le bâtiment s’écrouler » [Pour les conspirationnistes comme Alex Jones sur prisonplanet.com, cette citation semble être de la dynamite, puisqu’ils interprètent l’expression « to pull it » comme étant « dans le jargon de l’industrie le terme utilisé pour l’idée de faire s’écrouler un bâtiment à l’aide d’explosifs » [18]. Silverstein semble donc dire que lui et les pompiers ont décide de détruire le bâtiment 7, et l’ont regardé s’écrouler après qu’il ait autorisé la démolition. Les conspirationnistes prolongent ainsi leur argumentation : aucun bâtiment ne pouvant être détruit si rapidement, le WTC7 a dû être préparé pour cela longtemps à l’avance.
Si l’on y regarde de plus près, cette preuve paraît-il dévastatrice ne semble pas signifier ce que croit le 9/11 Truth Movement. On est loin d’un accord unanime dans l’industrie sur le fait que l’expression « pull it » ferait toujours référence à une démolition contrôlée – des expressions plus précises comme « pull away » seraient plutôt utilisées pour désigner ce type d’opération à conduire [« Dans l’après-midi un 11 septembre, Mr Silverstein a parlé au chef des pompiers sur le site du bâtiment 7 du World Trade Center. Le chef a dit à Mr Silvertsein qu’il y avait plusieurs pompiers en train d’essayer de contenir le feu à l’intérieur du bâtiment. Mr Silverstein a exprimé l’opinion selon laquelle la chose la plus importante était de garantir la sécurité des pompiers, y compris au besoin en les évacuant hors du bâtiment.
Plus tard dans la journée, le chef a ordonné le retrait des pompiers hors du bâtiment et celui-ci s’est effondré à 17h20. Aucune vie n’a été perdue dans le bâtiment 7 du World Trade Center le 11 septembre 2001.
Comme signalé auparavant, quand Mr Silverstein a rapporté ces événements pour un documentaire télévisé, il a dit : “J’ai dit : vous savez, nous avons déjà eu une si terrible perte de vies humaines, peut être que ce qu’il y a de mieux serait de le retirer [pull it]”. Mr McQuillan a expliqué que, par « le » [it], Mr Silverstein faisait référence au groupe de pompiers qui était encore à l’intérieur du bâtiment (souligné par nous) » [La réponse de MCQuillan précise aussi que les pompiers étaient présents dans le WTC7 pour évacuer les résidents, et ont travaillé sur le site jusque tard dans l’après-midi et peu avant que l’effondrement ne se produise. Il y a en fait de nombreuses preuves montrant que les pompiers étaient présents dans et autour du WTC7, pour des missions de secours et d’évacuation, jusqu’à un moment avancé de la journée du 11 septembre. Selon le chef pompier Daniel Nigro :
« La plus importante décision d’action à entreprendre cette après-midi là était liée au fait que la chute [des tours du WTC] avait endommagé WTC7…. Il y avait de très importants incendies, sur de nombreux niveaux, et j’ai ordonné l’évacuation sur une zone suffisante pour protéger nos hommes d’équipe, de telle sorte que nous avons dû abandonner des tâches de secours qui étaient en cours à ce moment (souligné par nous) et faire reculer les gens suffisamment loin pour que si le WTC7 tombe, nous ne perdions plus de vie. Nous avons continué à agir comme nous le pouvions à cette distance, et, à peu près une heure et demie après que cet ordre eut été donné, à 17h30, le World Trade Center s’est complètement effondré » [21].
Un autre secouriste ajoute que « de terribles, vraiment terribles incendies se propageaient. Finalement, ils nous ont retirés [pulled us out] (soulignés par nous) » [22]. Les témoignages de première main à propos des opérations de secours sur le WTC7 construisent une version cohérente, et la dernière citation utilise également le mot « pull » pour décrire le retrait des pompiers des environs du bâtiment, exactement à la manière du récit de McQuillan. De fait, il y a une large concordance entre la réponse de McQuillan et les témoignages de pompiers, autour notamment des faits suivants : a) des pompiers étaient bien dans la zone du WTC7 le 11 septembre ; b) leurs actions incluaient des missions de secours et d’évacuation ; c) les pompiers sont restés aux alentours du WTC7 jusque tard dans l’après-midi du 11 septembre ; d) les pompiers ont réalisé vers 15h00 le 11 septembre que le WTC7 allait probablement s’effondrer ; et e) les pompiers se sont retirés de bâtiment peu après avoir compris cela, et ont regardé le bâtiment s’effondrer à à peu près 17h20. Malgré les objections des conspirationnistes, la « version officielle » est à la fois logique, cohérente et soutenue par des preuves.
Au contraire, la version avancée par le 9/11 Truth Movement est criblée de lacunes. Elle prétend que Larry Silverstein a fait détruire le bâtiment 7 du World Trade Center, probablement pour réclamer d’importantes sommes à sa compagnie d’assurance. Mais si tel avait été le cas, pourquoi révèlerait-il au monde son complot dans une émission de PBS ? De plus, quel lien aurait Larry Silverstein avec le gouvernement des Etats-Unis, qui, selon les conspirationnistes, a détruit les bâtiments du WTC dans le but de provoquer par la panique l’acceptation par les citoyens d’un état policier [24] ? La stratégie du gouvernement apparaît très inconstante dans la version du Truth Movement – tuer près de 3000 personnes dans la destruction des deux tours principales, tout en offrant tout un après midi aux occupants du bâtiment 7 pour pouvoir s’échapper. Nous devrions aussi remarquer que le complot du 11 septembre apparaît inutilement compliqué, puisque le bâtiment a été miné en vue d’une démolition contrôlée et pris pour cible par des avions – pourquoi ne pas avoir simplement mis en œuvre la démolition contrôlée, laissé les avions de côté et faire accuser des terroristes de leur choix ?
À gauche, l’image de l’immeuble WT7 souvent montrée par les partisans du 9/11Truth Movement pour prouver les faibles dommages du bâtiment. À droite, le même immeuble vu de l’autre côté et montrant les dommages structurels réels.
Il y a également le problème, que même le 9/11 Truth Movement est obligé de reconnaître, qui est que préparer un bâtiment pour une démolition contrôlée nécessite beaucoup de temps et d’efforts. Généralement, un bâtiment désigné pour une démolition est abandonné depuis un bon moment et a été partiellement vidé pour permettre aux explosifs d’être en contact serré avec la structure même du bâtiment. Mais, puisque tous les bâtiments du WTC ont été pleinement occupés jusqu’au 11 septembre, comment le gouvernement a-t-il pu trouver un accès nécessaire à la préparation des trois tours pour une démolition complète sans que personne ne remarque rien ? Imaginez ce que représente d’essayer d’installer furtivement des câbles et des bombes dans un bâtiment pendant que des milliers de gens travaillent dans les bureaux, utilisent les ascenseurs et s’activent dans les couloirs – un tel scénario est extrêmement improbable.
Le Pentagone
Beaucoup de gens dans le 9/11 Truth Movement croient que le Pentagone n’a pas été heurté par le vol 77, comme la « version officielle » le prétend. Au lieu de cela, ils croient que le gouvernement des États-Unis a d’une manière ou d’une autre organisé les destructions, peut être par l’utilisation d’une bombe ou le tir d’un missile. Cette hypothèse a d’abord attiré l’attention à travers le livre de l’auteur français Thierry Meyssan, Pentagate [L’Effroyable Imposture], qui prétend que les dommages causés au Pentagone étaient trop circonscrits pour avoir été le produit du crash d’un Boeing 757 [Loose Change prétend que le trou fait dans le Pentagone par le prétendu avion était « un trou unique, de pas plus de 16 pieds [5 mètres] de diamètre », et qu’aucun reste quelconque de l’avion n’a été retrouvé sur le site du crash [26]. Pour théâtralement soutenir cette dernière affirmation, les conspirationnistes citent le témoignage du correspondant de CNN Jamie McIntyre sur le site du crash le 11 septembre, qui affirme : « D’après mon examen du terrain, il n’y a pas d’indication d’un avion s’étant écrasé en un lieu quelconque proche du Pentagone » [27].
À la manière des arguments discutés plus hauts selon lesquels les dommages infligés au bâtiment 7 du WTC n’étaient pas suffisants pour le faire s’effondrer, les critiques relatives à la taille du trou fait par le vol 77 dans le Pentagone reposent sur un choix très sélectif de la perspective. Les conspirationnistes aiment renvoyer à des photos du Pentagone endommagé dans lesquelles le trou fait par l’avion apparaît étroit, mais aiment beaucoup moins celles dans lesquelles l’étendue complète des dégâts apparaît clairement. Certains conspirationnistes ne semblent pas non plus satisfaits de la forme du trou, qui ne correspondrait pas à celle attendue pour un crash d’avion. Mais l’idée selon laquelle l’avion aurait dû laisser dans le bâtiment une forme aisément reconnaissable est une illusion – un Boeing 757 en pleine vitesse ne laissera pas dans le bâtiment en béton une empreinte de lui-même comme un ange tombé dans la neige (contrairement à ce qui s’est passé pour les bâtiments du WTC, dont l’extérieur était largement constitué de verre, et qui ont effectivement intégré la forme de l’avion.). Et la polémique autour du fait qu’aucun reste du vol 77 n’a été retrouvé sur le site du crash est tout simplement grotesque. De nombreuses photos prises dans la zone autour du site du crash sur le Pentagone montrent clairement des débris de l’avion éparpillés. Dans un excellent article de Popular Mechanics à propos des théories du complot autour du 11 septembre, l’expert en explosions Allyn E. Kilsheimer décrit ses propres observations en tant que premier ingénieur en bâtiments à être arrivé au Pentagone après que le vol 77 se soit écrasé :
« J’ai vu les marques des ailes de l’avion sur la façade du bâtiment. J’ai ramassé des morceaux d’avion avec des identifications de la compagnie d’aviation sur eux. J’ai tenu de ma main la queue de l’avion et j’ai retrouvé la boîte noire ».
Le témoignage oculaire de Kilsheimer est soutenu par des photos de l’épave de l’avion à l’intérieur et à l‘extérieur du bâtiment. Kilsheimer ajoute : « J’ai tenu dans mes mains des morceaux des uniformes de l’équipage, avec des morceaux de corps. C’est bon, maintenant ? » [28].
Mais, s’il y a tant de preuves qu’un avion s’est écrasé sur le Pentagone, pourquoi le correspondant de CNN Jamie McIntyre rapporte-t-il qu’il n’en a trouvé aucune ? La réponse est que McIntyre n’a pas du tout dit cela, et le 9/11 Truth Movement une fois de plus manipule sélectivement les preuves pour les faire coller avec ses conclusions. Quand McIntyre a spécifié qu’aucun débris d’avion n’était visible près du Pentagone, il répondait à une question précise posée par la présentatrice de CNN Judy Anchor. Le Vol 77 s’est approché en volant très bas, et il y avait des interrogations quant au fait que l’avion ait pu toucher le sol juste avant de heurter le Pentagone. La réponse de McIntyre, quand elle est citée dans sa totalité, montre clairement qu’il était en train d’expliquer qu’il n’y avait pas de signe que l’avion avait heurté le sol avant de heurter le Pentagone, mais il ne nie absolument pas le fait que l’avion a frappé le Pentagone lui-même :
« WOODRUFF : Jamie, Aaron parlait tout à l’heure – ou l’un de nos correspondants parlait tout à l’heure – je pense – en fait c’était Bob Franken – avec un témoin qui disait qu’il semblait que le Boeing 757, l’avion de l’American, l’avion de l’American Airlines, s’est écrasé un peu avant le Pentagone. Pouvez-vous nous donner une meilleure estimation de à quel point l’avion a effectivement touché le bâtiment ?
MCINTYRE : Vous savez, cela a pu apparaître de cette manière, mais d’après mon examen du terrain, il n’y a pas d’indication d’un avion s’étant écrasé en un lieu quelconque proche du Pentagone. Le seul endroit est en fait l’endroit du bâtiment qui a été heurté (souligné par nous), et, comme je l’ai dit, les seuls morceaux visibles qui restent sont si petits que vous pouvez les ramasser avec votre main. Il n’y a pas de grands morceaux de la queue, des ailes ou du fuselage, rien de tel nulle part aux alentours, ce qui semble indiquer que l’ensemble de l’avion s’est écrasé sur le côté du Pentagone et a fait s’effondrer cette façade du bâtiment. (souligné par nous) » [29].
Remarquez que McIntyre ne remet jamais en cause le fait qu’un crash d’avion a endommagé le Pentagone, et il précise ainsi, dans une partie précédente de la retranscription faite par CNN, avoir vu plusieurs morceaux de l’engin autour du lieu du crash [Le vol 93 et autres anomalies supposées.
Le 5 avril 2006, les créateurs du documentaire conspirationniste Loose Change et leurs supporters ont décidé d’assister à la première du film United 93 [En France : Vol 93], consacré à l’avion détourné qui s’est écrasé le 11 septembre. Ils voulaient saisir cette occasion pour dénoncer de prétendus mensonges à propos de ce vol, et, selon les mots d’un participant au forum Loose Change, « mordre ces bâtards là où ça fait mal, et faire se retourner contre eux ce film sur le vol 93 [31] ». Pour beaucoup d’Américains, les passagers du Vol 93 qui ont affronté les terroristes et ont fait s’écraser l’avion avant qu’il ne puisse atteindre sa cible sont des héros, mais le 9/11 Truth Movement voit les choses différemment. Selon le théoricien du complot auquel vous vous adressez, vous apprendrez soit que le Vol 93 a atterri sans dommage, soit qu’un jet de l’armée américaine a abattu l’avion en plein vol [34]. De plus, la boîte noire du vol a enregistré la bagarre à bord avant que l’avion ne s’écrase. Les conspirationnistes se retrouvent avec une théorie non seulement sans preuve valable, mais également embrouillée. Pourquoi le même gouvernement qui a selon eux détruit le WTC aurait-il abattu le vol 93 avant qu’il ne puisse causer des dommages similaires à d’autres bâtiments ? Bien sûr, cette question présuppose une ambition de cohérence logique qui semble faire défaut au 9/11 Truth Movement.
Une autre prétendue anomalie à propos d’un vol concerne le supposé ordre de retrait donné le 11 septembre 2001 par le NORAD (North American Aerospace Defense Command) pour permettre aux avions détournés d’atteindre leur destination sans encombre. Le 9/11 Truth Movement croit que le NORAD avait la capacité de localiser et d’intercepter les avions le 11 septembre, et son échec à le faire témoigne de la conspiration gouvernementale pour permettre aux attentats de se produire. Pour étayer cette affirmation, ils prétendent que le NORAD aurait pu rapidement neutraliser les avions détournés, puisque les interceptions d’avions sont pour eux une tâche banale, avec 67 actions de ce type réalisées avant le 11 septembre [35]. De manière symptomatique, cette argumentation ne précise pas la période de temps au cours de laquelle ces interceptions ont été réalisées, ni ne nous dit si elles ont eu lieu près de grandes villes ou ailleurs, disons à des kilomètres au milieu de l’océan. Une information plus précise et plus exacte est donnée par l’article de Popular Mechanics, qui explique :
« Dans les décennies précédant le 11 septembre, le NORAD a intercepté seulement un avion civil au-dessus de l’Amérique du Nord : le jet privé du golfeur Payne Stewart, en octobre 1999. Avec les passagers et l’équipage inconscients du fait de la décompression de la cabine, le contact radio a été perdu avec l’avion, mais le contact par transpondeur a été maintenu jusqu’au crash. Mais, même ainsi, il a fallu 1 heure et 22 minutes à un F16 pour atteindre l’avion ciblé » [36].
Ce n’est pas une chose aisée et rapide que de localiser et d’intercepter un avion à la trajectoire erratique. Le personnel du NORAD doit d’abord essayer à plusieurs reprises d’établir le contact avec l’appareil pour éliminer l’hypothèse d’un problème banal, et doit ensuite contacter le personnel militaire approprié pour faire décoller rapidement des avions de combat et les diriger au bon endroit. La situation le 11 septembre était de plus compliquée par le fait que les terroristes à bord des avions détournés avaient éteint ou endommagé les radars transpondeurs. En l’absence d’un signal transpondeur permettant d’identifier les avions, chaque avion détourné n’aurait été sur les écrans du NORAD qu’un spot mouvant parmi tant d’autres, le rendant d’autant plus difficile à suivre à la trace. Ainsi, même une décision immédiate du NORAD d’intercepter l’un des avions détournés le 11 septembre aurait malgré tout nécessité un laps de temps important jusqu’à ce qu’elle soit exécutée – et ce temps n’était simplement pas disponible ce 11 septembre.
Diverses autres théories du complot se concentrent sur la supposée connaissance à l’avance par le gouvernement des attaques terroristes. Une théorie répandue suggère que le volume étonnamment élevé d’opérations de « put [Une autre théorie prétend que la FEMA [Agence Fédérale de Gestion de Urgences] est venue au World Trade Center le 10 septembre 2001, témoignant ainsi du fait que le gouvernement était au courant du désastre à venir. Cette allégation se fonde sur un témoignage de Tom Kennedy, du corps expéditionnaire du Massachusetts, qui a déclaré au présentateur de CBS Dan Rather, le 13 septembre 2001 : « Nous sommes actuellement, heu, une des premières équipes qui a été envoyée pour soutenir la ville de New York au cours de ce désastre. Nous sommes arrivés, heu, tard dans la nuit de lundi, et nous sommes entrés en action mardi matin. Et nous n’avons pas eu la possibilité avant aujourd’hui de travailler, heu, sur l’ensemble du site. [Une grande part de cet article a été consacrée aux explications données par le 9/11 Truth Movement, mais il faut remarquer que les explications qu’il ne donne pas posent tout autant problème. Je ne suis parvenu à retrouver dans aucun de leurs écrits aucune analyse sérieuse d’Al Qaeda, du terrorisme islamiste ou de l’histoire contemporaine du Moyen Orient. L’explication la plus probable de ce phénomène est que, comme la plupart de leurs compatriotes américains, une grande partie d’entre eux ne s’est jamais vraiment préoccupé du Moyen Orient avant le 11 septembre. Pourtant, il est impossible de comprendre la menace terroriste si l’on ne comprend pas comment la chute de l’empire Ottoman, la fragmentation après la deuxième Guerre Mondiale d’une grande partie du Moyen Orient en de nouvelles nations aux frontières largement arbitraires, la réaction du monde musulman à la création d’Israël, la naissance du fondamentalisme islamiste, le conflit avec et l’influence de la Russie soviétique, ainsi que la frustration face au soutien américain à Israël ont façonné l’idéologie et les ambitions de groupes comme Al Qaeda. Les groupes terroristes islamistes ont émergé dans ce contexte, et ont activement et de manière répétée pris pour cibles les intérêts américains, depuis plus de deux décennies. L’idée selon laquelle des terroristes islamistes s’en prendraient à des bâtiments états-uniens est cohérente avec des événements récents des deux dernières décennies, dont :
une attaque par la faction radicale Hezbollah de casernes de Marines au Liban en 1983.
le détournement de l’Achille Lauro en 1985 une attaque au camion piégé du World Trade Center en 1993, qui avait tué 6 personnes et blessé plus de mille.
une tentative déjouée de faire exploser 12 avions se rendant des Philippines aux États-Unis en janvier 1995.
une attaque sur les tours Khobar en Arabie Saoudite en 1996, qui a tué 19 membres du contingent états-unien et blessé une centaine d’autres.
l’explosion en 1995 des bâtiments des ambassades états-uniennes au Kenya et en Tanzanie, qui a tué 12 Américains et 200 kenyans et tanzaniens.
une tentative avortée de Ahmed Ressam d’attaquer l’aéroport international de Los Angeles fin 1999
un attentat-suicide à la bombe contre le navire U.S.S. Cole le 12 octobre 2000, qui a tué 17 marins et blessé 39 autres [Par ailleurs, il est nettement établi qu’Oussama Ben Laden a de manière répétée organisé et commandité des attentats contre les Etats-Unis. Son rôle en tant que bailleur de fonds pour d’importantes organisations terroristes et en tant que leader d’Al Qaeda est lui aussi bien établi. Ben Laden a en 1996 lancé une fatwa proclamant officiellement le jihad contre les Etats-Unis, et une seconde fatwa en 1998 spécifiait que « tuer les Américains et leurs alliés, militaires ou civils, est un devoir personnel pour chaque musulman qui est en mesure de le faire, dans n’importe quel pays dans lequel il est possible de le faire » [43].
La meilleure explication des événements du 11 septembre est que c’était alors la plus récente et la plus destructrice au sein d’une série d’attaques conduites par des terroristes islamistes radicaux, qui veulent mettre un terme à ce qu’ils estiment être une politique extérieure états-unienne malfaisante. En tant que nation, nous n’étions psychologiquement et stratégiquement pas préparés à une telle attaque, du fait de notre incapacité à reconnaître le sérieux de la menace. Malheureusement, le 9/11 Truth Movement continue à détourner son regard des vrais problèmes, préférant la consolation par l’illusion à la réalité.
Conclusion : l’attrait des théories du complot
Cet article a analysé les arguments du 9/11 Truth Movement et les a trouvés déficients. Pourtant, les 400 personnes qui assistaient à la conférence et les milliers d’autres qui soutiennent leur activité trouvent ces théories convaincantes, et la raison ne réside pas forcément dans le fait qu’ils partagent une idéologie politique commune. Sur la base de mon analyse informelle de la foule présente à la conférence à l’hôtel Hyatt, j’ai constaté que les participants semblaient provenir des deux extrêmes du spectre politique. Il y avait des représentants de la droite extrême qui récusent toute forme d’autorité au gouvernement central, et des membres de la gauche radicale qui mènent infatigablement une campagne contre ce qu’ils perçoivent comme les méfaits du capitalisme et de l’impérialisme. Il faut donc revenir à une question posée au début de cet article : pourquoi tant de gens intelligents et pleins d’avenir trouvent-ils ces théories si séduisantes ?
Il y a plusieurs réponses possibles à cette question, aucune n’excluant les autres. Une des premières et des plus évidentes est la méfiance à l’égard du gouvernement américain en général, et de l’administration Bush en particulier. Cette méfiance n’est pas totalement sans fondement. Le gouvernement américain a trompé ses citoyens à propos du véritable coût humain de la guerre du Vietnam, et s’est reposé sur des tactiques militaires qui étaient moralement discutables même du point de vue des usages guerriers. Les révélations du Watergate, du scandale Iran/Contra, et d’autres petites et grandes machinations infâmantes ont considérablement érodé la confiance du public dans le gouvernement. Vous ajoutez à cela une administration qui est entrée en fonction après l’élection la plus controversée en plus d’un siècle, qui s’est mise en marge d’accords internationaux tels que le protocole de Kyoto, qui a trompé les citoyens à propos des données scientifiques relatives au réchauffement climatique et à la recherche sur les cellules souches, qui a engagé une guerre contre l’Irak sur la base d’indigents renseignements concernant des armes de destruction massive, et qui a échoué à répondre efficacement aux effets d’un cyclone en Floride, et vous avez de solides raisons d’être suspicieux [Pourtant, il faut préciser certaines choses à propos de la suspicion. D’abord, il y a l’argument philosophique élémentaire selon lequel la suspicion en elle-même ne prouve rien. – toute théorie a besoin de preuves en sa faveur pour être prise au sérieux. Deuxièmement, les erreurs faites par notre gouvernement dans le passé sont qualitativement différentes d’une décision consciente de tuer des milliers de ses propres citoyens dans le but de justifier l’oppression d’autres. Et, plus important, il y a le fait que l’essentiel de ce que nous savons des mauvaises décisions de notre gouvernement est uniquement connu du fait de la relative transparence dans laquelle notre gouvernement opère, et de la liberté de répandre et de discuter ces informations.
La complète ironie de ce dernier point m’a frappé alors que j’étais à la conférence. Voilà un groupe de près de 400 personnes réunies pour discuter ouvertement des sales coups du gouvernement des Etats-Unis, qu’ils accusent de terribles atrocités commises dans le but de faire advenir un Etat policier. Mais si l’Amérique était un Etat policier avec de si terribles secrets à protéger, les brutes au gouvernement auraient à coup sûr donné l’assaut aux salles de conférence et arrêté les leaders du mouvement. Pourtant, même les leaders du 9/11 Truth Movement que l’on entend le plus se portent toujours à merveille, et personne à la conférence ne semblait particulièrement inquiet de représailles gouvernementales. Cela semble indiquer que, à partir d’un certain point, les conspirationnistes eux-mêmes ne semblent pas réellement croire à ce qu’ils racontent.
Une autre force des théories du complot est qu’elles sont faciles à comprendre. Comme noté précédemment, la plupart des Américains ne savaient presque rien ou ne voulaient presque rien savoir du Moyen Orient jusqu’à ce que les événements du 11 septembre ne les forcent à se pencher sur la question. (L’excellent journal satirique The Onions s’est moqué de cela avec son article intitulé « Un type du coin agit comme si il s’intéressait à l’Afghanistan depuis longtemps ») [45]. Le gros avantage des théories du 9/11 Truth Movement est qu’elles ne nécessitent aucune connaissance à propos du Moyen-Orient, ou plus généralement aucune connaissance en histoire mondiale ou en politique. Cela nous amène à un autre avantage des théories du complot : elles sont curieusement réconfortantes. Des événements chaotiques et menaçants sont difficiles à appréhender, et l’attitude à adopter pour nous protéger ne s’impose pas d’elle-même. Dans les théories du complot qui se focalisent sur une cause humaine particulière, le caractère terriblement hasardeux de l’existence se moule dans un ordre compréhensible.
Le grand écrivain Thomas Pynchon a admirablement mis en lumière cet aspect des choses dans son roman L’Arc en ciel de la gravité : « S’il y a quelque chose de réconfortant –de religieux, si vous voulez – dans la paranoïa, il y a pourtant également l’anti-paranoïa, dans laquelle rien n’est reliée à rien, un état d’esprit que peu d’entre nous peuvent tenir sur la durée » [« Ils sont très certainement impliqués ». Et pourquoi pas ? En fonction du genre de preuves avancées par les conspirationnistes, il n’y a pas de raison que les Francs-Maçons, les Illuminati Bavarois et les Sages de Sion ne soient pas impliqués dans le complot autour du 11 septembre – cela dépend uniquement de ce que vous considérez comme le plus confortable à croire. Et il semble bien que certains conspirationnistes rajoutent effectivement certains de ces ingrédients à leur mélange, comme le prouve une rumeur aussi fausse que populaire selon laquelle 4 000 juifs ont mystérieusement omis de venir travailler le 11 septembre [Le réconfort est quelque chose dont nous avions tous besoin après les événements horribles du 11 septembre, et chacun de nous est susceptible de le chercher jusqu’à un certain point. Pourtant, il n’y a pas de justification morale au fait de chercher le réconfort au détriment de la vérité, tout particulièrement si la vérité est précisément ce dont nous avons le plus besoin pour éviter les erreurs du passé. La vérité est importante pour elle-même, mais elle vaut aussi en ce qu’elle est notre seule protection face aux malfaisances de ceux qui exploitent cyniquement des quêtes de vérité pour faire progresser leurs propres ambitions. C’est notre souci de vérité qui nous pousse à critiquer notre propre gouvernement quand c’est nécessaire, et à insister pour que d’autres qui prétendent faire de même respectent les mêmes critères rigoureux en termes de preuves et d’argumentation. Le 11 septembre a été un puissant rappel de à quel point la vie et la liberté humaines sont précieuses et fragiles – c’est là le plus important reproche que l’on puisse faire à ceux qui vivraient au service de l’illusion.
Le « 9/11 Truth Movement » en perspective
par Phil Mole - Traduction de Yann Kindo - Version intégrale.
Version abrégée dans SPS n° 279, novembre 2007
Article initialement paru dans la revue Skeptic (États-Unis, Vol.12, Numéro 4, 2006)
Les thèses conspirationnistes autour du 11 septembre postulent que les attentats ne seraient pas ce que l’on croit communément – une opération terroriste liée à Al-Quaeda – mais une gigantesque manipulation opérée par un secteur du complexe militaro-industriel états-unien cherchant à faire avancer ses intérêts propres. Ces thèses sont pratiquement nées en France, avec la publication en 2002 du livre très médiatisé de Thierry Meyssan, qui expliquait qu’aucun avion ne s’était écrasé sur le Pentagone. Ces thèses ont été rapidement réfutées et décrédibilisées par une contre enquête de deux journalistes de Libération, qui montraient que le « travail » de Meyssan, libre interprétation de documents trouvés sur le Net, ne répondait même pas aux critères minimaux de la démarche journalistique, tels que l’enquête de terrain visant à confronter les différents témoignages [Le Monde Diplomatique a publié un article d’un journaliste d’extrême-gauche états-unien dénonçant le ridicule de cette nouvelle variante de la théorie du complot [reposent notamment sur une sélection partiale des sources, un rapport très particulier à la preuve et une volonté de croire qui font écho aux démarches des pseudo-sciences, nos confrères états-uniens de Skeptic [Skeptic de nous avoir autorisés à traduire et reproduire ce document, ainsi que l’’intéressante iconographie qui l’accompagne.
Y. K.
À l’hôtel « Hyatt Regency O’Hare », près de Chicago, une foule de près de 400 personnes est réunie en cette agréable soirée d’été. Certains sont âgés, certains sont jeunes. Certains sont habillés de tee-shirts hippies colorés, alors que d’autres portent des chemises de soirée et des pantalons, mais la plupart d’entre eux ont l’air enjoués et amicaux. Nous attendons tous l’ouverture de la principale salle de conférence et le début de la session de la soirée, la première de tout un cycle de conférences qui s’étale sur tout le week-end. Nous patientons en jetant un œil sur les stands de matériel en vente : des exemplaires en DVD du film de Michael Moore Fahrenheit 9-11, du documentaire contre Karl Rove Bush’s brain [Wal Mart : The High Cost of Low Price.
Il n’y a là rien de particulièrement inhabituel, puisque tous ces documents sont en vente dans n’importe quelle librairie ou autre magasin près de chez vous. Mais, à ce moment, alors que les portes de la grande salle sont sur le point de s’ouvrir, un participant anxieux tente de lancer un slogan : « 9-11 was an Inside Job » [= « Les attentats du 11 septembre ont une origine intérieure aux États-Unis »]. Quelques personnes se joignent à lui, avant qu’un autre participant ne lui rétorque assez énergiquement : « Mais ça, on le sait déjà ! ».
Le week-end de conférences est la réunion à Chicago de 911truth.org, une des organisations les plus visibles à l’intérieur d’une coalition plus large connue sous le nom de « 9-11 Truth Movement », et la plupart des gens à l’intérieur de cette foule croient que le gouvernement des États-Unis a planifié et orchestré les attaques terroristes du 11 septembre 2001. L’affirmation : « On le sait déjà » résume bien l’attitude des participants à l’égard des données exposées au cours des conférences. Beaucoup d’entre eux ne semblent pas être à la recherche de nouvelles informations qui déboucheraient sur une compréhension plus exacte des événements du 11 septembre. Une personne assise près de moi l’admet : « On connaît déjà tous ces trucs ; nous sommes ici pour confirmer ce que nous savons déjà ». La conférence est un moyen pour les participants de souder leur identité de groupe, et d’essayer de diffuser leur message auprès de ceux qui, aux États-Unis et ailleurs, croient la « version officielle » des événements du 11 septembre.
En tant que personne qui ne partage pas les vues du 9/11 Truth Movement, j’ai un autre objectif. Je veux entendre leurs arguments et examiner leurs preuves, et comprendre les raisons pour lesquelles tant de personnes sympathiques et par ailleurs intelligentes sont convaincues que le gouvernement des États-Unis a planifié le meurtre de près de 3 000 de ses propres citoyens.
L’effondrement des bâtiments 1 et 2 du World Trade Center
Quand la plupart d’entre nous se remémorent les événements du 11 septembre, nous pensons à l’image de ces deux – pourtant apparemment indestructibles – tours du World Trade Center en train de s’effondrer au sol. Sans surprise, leur effondrement est aussi une question centrale pour le 9/11 Truth Movement. Une grande majorité des discussions et du matériel de propagande de l’organisation est relative à la chute des Bâtiments 1 et 2. Mais, comme ce matériel le montre, 911truth.org ne croit pas la version officielle selon laquelle les dommages décisifs infligés au WTC se sont produits lorsque deux avions détournés par des terroristes se sont écrasés sur les tours. Au lieu de cela, ils prétendent que les tours sont tombées suite à une démolition contrôlée, planifiée au préalable par le gouvernement des États-Unis.
Pourquoi pensent-ils une chose pareille ? Une raison essentielle semble être le fait que l’effondrement des tours ressemble au produit d’une démolition contrôlée. Puisqu’il n’y a pas de résistance structurelle à la gravité lors d’une démolition contrôlée, le bâtiment s’effondre directement sur ses propres bases, chaque étage venant brutalement atterrir sur celui de dessous à une vitesse approchant celle de la chute libre. De nombreux intervenants à la conférence de l’hôtel Hyatt comparaient des vidéos de l’effondrement des tours avec des vidéos de démolitions contrôlées connues, pointant les ressemblances tant au niveau de l’apparence que de la vitesse de la chute. 911truth.org affirme que si elle avait été effectivement heurtée par un avion, la structure métallique des bâtiments du WTC aurait dû fournir au moins une résistance minimale au poids des étages supérieurs, obligeant la structure en chute à culbuter d’un côté plutôt que de s’écraser tout droit vers le bas. Ils expliquent ensuite que les incendies causés par le carburant en feu provenant des avions qui s’étaient écrasés n’ont pas pu provoquer l’effondrement puisque le carburant des avions brûle à une température de 1500 degrés Fahrenheit [816 ° Celsius] [5], alors que pas moins de 2800° Fahrenheit [1538° Celsius] sont nécessaires pour faire fondre l’acier. David Heller développe cet argument dans un article diffusé à une large échelle :
« La version officielle prétend que les incendies ont affaibli les bâtiments. Le carburant des avions a soi-disant brûlé à une telle température qu’il a fait fondre les colonnes d’acier qui soutiennent le bâtiment. Mais les gratte-ciels à structure métallique ne se sont jamais effondrés du fait d’un incendie, car ils sont faits d’un acier qui ne fond pas en dessous de 2750° Fahrenheit. Aucun carburant, pas même celui d’un avion, qui est en fait du kérosène raffiné, ne produira une température supérieure à 1500° Fahrenheit. » [6]
Puisque le carburant d’un avion en combustion n’est pas assez chaud pour faire fondre l’acier, les récits selon lesquels de l’acier fondu a été trouvé à Ground Zero amènent les conspirationnistes à conclure qu’une autre substance incendiaire a dû être introduite.
La zone encerclée montre les prétendus « squibs », en réalité de l’air comprimé par la chute du bâtiment.
Enfin, un certain nombre de leaders du mouvement affirment que des « squibs » de démolition peuvent être observés sur des vidéos de la chute du WTC juste avant et au moment où les tours commencent à tomber. Dans le jargon des professionnels de la démolition, un « squib » est un dispositif explosif utilisé pour affaiblir la structure d’un bâtiment pendant une démolition contrôlée. Plusieurs intervenants à la conférence pointaient de petites giclées de débris pulvérisés horizontalement lors de la chute, et les identifiaient comme des « squibs » mis à feu en secret pour faire tomber les bâtiments.
Que penser de ces allégations ?
Tout d’abord, examinons les aspects semblables de l’effondrement des tours du World Trade Center et de l’effondrement de bâtiments détruits lors de démolitions planifiées. Dans les démolitions contrôlées, les charges explosives affaiblissent ou brisent tous les points porteurs de la structure en même temps. Par conséquent, une fois que la chute commence, toutes les parties du bâtiment sont simultanément en mouvement, en chute libre vers le sol. Pourtant, ce n’est pas du tout ce qui s’est passé lors de la chute des bâtiments du WTC. Regardez attentivement les films des chutes, et vous constaterez que les parties des bâtiments situées au dessus des points d’impact des avions commencent à tomber d’abord, alors que les parties les plus basses des bâtiments ne sont d’abord pas ébranlées. Les parties des tours situées en dessous du point d’impact ne commencent à tomber que lorsque les étages supérieurs se sont effondrés sur eux. Ce n’est pas ce à quoi l’on s’attendrait si les tours s’étaient effondrées du fait d’une démolition contrôlée, mais c’est exactement ce à quoi il faut s’attendre si l’effondrement est la conséquence des dégâts causés par l’impact des avions et par les incendies consécutifs. Un théoricien du complot pourrait répliquer que les bâtiments ont été équipés en explosifs pour commencer à tomber par le haut d’abord, mais quelles sont les chances pour que ceux qui ont planifié une démolition si compliquée soient capables de prévoir les endroits exacts où les avions viendraient heurter les tours, et donc de préparer les tours pour qu’elles commencent à s’effondrer précisément à cet endroit ?
De plus, les images de l’effondrement de la Tour Sud, ou Bâtiment 2, montrent que la tour n’est pas tombée tout droit, à la manière des chutes caractéristiques de la tour Nord et des bâtiment rasés lors d’une démolition contrôlée. Au contraire, la tour a penché dans la direction du point d’impact avant de commencer à s’écrouler vers le bas, avec la partie supérieure du bâtiment inclinée de manière à former un angle. La différence entre les deux effondrements peut s’expliquer par la manière dont chaque avion a heurté les bâtiments. Le premier avion a touché la tour Nord (Bâtiment 1) entre les 94e et 98e étages, et l’a heurté de plein fouet, s’encastrant quasiment directement jusqu’au cœur du bâtiment. Le deuxième avion a heurté la tour Sud entre les 74e et 78e étages, mais s’est encastré de biais, endommageant gravement tout le coin nord-est du bâtiment [7]. Comparée à la tour Nord, la tour Sud a subi des dommages qui étaient à la fois moins également répartis et nettement plus bas dans la structure, obligeant le point affaibli à supporter plus de poids de la partie supérieure que le point de crash correspondant sur la tour Nord. Ceci explique à la fois l’inclinaison du bâtiment lorsqu’il est tombé du côté du point affaibli, et le fait que la tour Sud soit tombée la première alors qu’elle avait été touchée après la tour Nord. Encore une fois, ce scénario prend tout son sens si les bâtiments sont tombés à cause des dommages causés par les crashs des avions, mais n’en a pas beaucoup si les bâtiments sont tombés du fait d’une démolition planifiée.
Le 9/11 Truth Movement affirme ou sous-entend souvent que l’acier à dû fondre pour que la structure s’effondre à la vitesse d’une chute libre. Alors que leurs estimations de la température de l’incendie du WTC varient, la plupart d’entre eux sont d’accord pour dire que la température a probablement atteint 1000° Fahrenheit [538° Celsius] et peut être dépassé les 1800° [982° Celsius]. Des flammes de cette températures seraient en peu en dessous des près de 2800°F [1537°C] nécessaires pour faire fondre l’acier, mais elles auraient été suffisantes pour profondément réduire l’intégrité structurelle du métal. Les meilleures estimations scientifiques nous apprennent que l’acier perd 50 % de sa résistance à 650°C et peut perdre jusqu’à 90 % de sa résistance à des températures de 980°C [La structure originale des tours du WTC a amplifié les problèmes posés par l’affaiblissement de l’acier. Les tours avaient une façade légère composée de tubes verticaux liés entre eux par une ossature légère constituée de 244 colonnes extérieures en acier ; il s’agissait donc d’un maillage comprenant 95 % de vide [Qu’en est-il de l’« acier fondu », qui selon les conspirationnistes était présent sur Ground Zero ? L’article très populaire de Steven Jones cite plusieurs sources orales évoquant de l’acier fondu coulant ou agrégé ayant été retrouvé à Ground Zero [12]. Pour beaucoup de gens, n’importe quel métal grisâtre ressemble suffisamment à de l’acier pour être appelé « acier » dans le langage courant. Pour établir effectivement que le matériau en question est de l’acier, nous avons besoin des résultats d’une analyse en laboratoire utilisant l’Absorption Atomique (AA) ou un autre test fiable. Il semble beaucoup plus probable que le métal vu par les nettoyeurs ait été de l’aluminium, un composant de la structure du WTC qui fond à une température bien plus basse que l’acier et qui lui ressemble beaucoup à première vue. Quant aux « squibs » que les conspirationnistes disent apercevoir sur les vidéos de l’effondrement du WTC, il s’agit de panaches de fumée et de débris éjectés des bâtiments par l’intense pression liée aux millions de tonnes de tours en chute (voir Figure 1). Les vidéos de l’effondrement du WTC montrent que ces panaches n’apparaissent qu’après que les tours ont commencé à tomber et leur intensité augmente au fur et à mesure de la chute – ce n’est pas le genre de scénario auquel on peut s’attendre si les panaches étaient des explosions provoquées pour faire s’effondrer les bâtiments.
L’effondrement du bâtiment 7 du WTC
« Pas si vite ! », pourrait répliquer le 9/11 Truth Movement. Comment expliquez-vous l’effondrement du Bâtiment 7 du WTC, qui n’a pas été heurté par un avion ? De nombreux conspirationnistes à propos du 11 septembre prétendent que la chute du bâtiment à à peu près 17h20, le 11 septembre, n’aurait pas pu avoir lieu si celui-ci n’avait pas été préparé pour une démolition. Les conspirationnistes partent de l’idée selon laquelle les dégâts subis par le bâtiment 7 au cours de l’attaque n’ont pas pu être suffisants pour provoquer un effondrement. Le site wtc7.net affirme que « des incendies ont été observés dans le bâtiment 7 avant son effondrement, mais ils étaient isolés dans de petites parties du bâtiment et étaient minuscules comparés à ceux des autres bâtiments. ». Ils affirment ensuite que tous les dommages causés par des débris en chute provenant des bâtiments 1 et 2 auraient dû être symétriques pour déclencher l’effondrement brutal du WTC7 [13]
Ces arguments ne font que révéler les présupposés de leurs auteurs. Tout d’abord, les incendies qui ont éclaté dans le WTC7 étaient très étendus, comme le montre la Figure 3. La raison pour laquelle cela n’est pas évident dans les exposés et les documentaires présentés par le 9/11 Truth Movement est qu’ils tendent à uniquement montrer la face Nord du bâtiment, faisant apparaître par ce biais le bâtiment comme bien moins ravagé par les flammes et structurellement endommagé qu’il ne l’était en réalité (voir Figure 4). Le pompier Richard Banaciski pointe la différence d’aspect entre les côtés Nord et Sud du bâtiment dans son propre compte-rendu :
« On nous a dit d’aller entre Greenwich et Vesey pour voir ce qui s’y passait. On y est donc allés, et sur les faces Nord et Est du bâtiment 7, on aurait dit qu’il n’y avait presque aucun dégât, mais si on regardait ensuite la face Sud, on voyait quelque chose comme un trou haut de 20 étages dans le bâtiment, avec du feu sur plusieurs d’entre eux » [Les sauveteurs à Ground Zero ont réalisé dès 15h00 le 11 septembre que les dégâts importants causés à la partie basse du WTC7 provoqueraient son effondrement, un fait qui est évoqué dans les informations télévisées du moment [Loose Change affirment que le WTC7 « s’est effondré verticalement, en un amas pratique », la vérité est que le tas de débris représentait une hauteur de 12 étages, sur 150 mètres, loin de l’« amas pratique » décrit par les conspirationnistes [16].
Pour ceux qui croient que la chute du bâtiment 7 était due à une démolition contrôlée, certaines des « preuves » les plus significatives proviennent apparemment de la prétendue « confession » du bailleur du WTC, Larry Silverstein, selon laquelle il a autorisé la destruction de la tour. La citation en question provient d’un programme télévisé de PBS datant de septembre 2002, intitulé America Rebuilds, et dans lequel Silverstein dit :
« Je me souviens d’avoir reçu un coup de téléphone du, heu, chef des pompiers, me disant qu’ils n’étaient pas sûrs d’être capables de contenir le feu, et j’ai répondu : « Hé bien, nous avons déjà eu une si terrible perte de vies humaines, peut être que ce qu’il y a de mieux serait de le retirer [pull it] ». Et ils ont pris cette décision de retirer [pull], et nous avons regardé le bâtiment s’écrouler » [Pour les conspirationnistes comme Alex Jones sur prisonplanet.com, cette citation semble être de la dynamite, puisqu’ils interprètent l’expression « to pull it » comme étant « dans le jargon de l’industrie le terme utilisé pour l’idée de faire s’écrouler un bâtiment à l’aide d’explosifs » [18]. Silverstein semble donc dire que lui et les pompiers ont décide de détruire le bâtiment 7, et l’ont regardé s’écrouler après qu’il ait autorisé la démolition. Les conspirationnistes prolongent ainsi leur argumentation : aucun bâtiment ne pouvant être détruit si rapidement, le WTC7 a dû être préparé pour cela longtemps à l’avance.
Si l’on y regarde de plus près, cette preuve paraît-il dévastatrice ne semble pas signifier ce que croit le 9/11 Truth Movement. On est loin d’un accord unanime dans l’industrie sur le fait que l’expression « pull it » ferait toujours référence à une démolition contrôlée – des expressions plus précises comme « pull away » seraient plutôt utilisées pour désigner ce type d’opération à conduire [« Dans l’après-midi un 11 septembre, Mr Silverstein a parlé au chef des pompiers sur le site du bâtiment 7 du World Trade Center. Le chef a dit à Mr Silvertsein qu’il y avait plusieurs pompiers en train d’essayer de contenir le feu à l’intérieur du bâtiment. Mr Silverstein a exprimé l’opinion selon laquelle la chose la plus importante était de garantir la sécurité des pompiers, y compris au besoin en les évacuant hors du bâtiment.
Plus tard dans la journée, le chef a ordonné le retrait des pompiers hors du bâtiment et celui-ci s’est effondré à 17h20. Aucune vie n’a été perdue dans le bâtiment 7 du World Trade Center le 11 septembre 2001.
Comme signalé auparavant, quand Mr Silverstein a rapporté ces événements pour un documentaire télévisé, il a dit : “J’ai dit : vous savez, nous avons déjà eu une si terrible perte de vies humaines, peut être que ce qu’il y a de mieux serait de le retirer [pull it]”. Mr McQuillan a expliqué que, par « le » [it], Mr Silverstein faisait référence au groupe de pompiers qui était encore à l’intérieur du bâtiment (souligné par nous) » [La réponse de MCQuillan précise aussi que les pompiers étaient présents dans le WTC7 pour évacuer les résidents, et ont travaillé sur le site jusque tard dans l’après-midi et peu avant que l’effondrement ne se produise. Il y a en fait de nombreuses preuves montrant que les pompiers étaient présents dans et autour du WTC7, pour des missions de secours et d’évacuation, jusqu’à un moment avancé de la journée du 11 septembre. Selon le chef pompier Daniel Nigro :
« La plus importante décision d’action à entreprendre cette après-midi là était liée au fait que la chute [des tours du WTC] avait endommagé WTC7…. Il y avait de très importants incendies, sur de nombreux niveaux, et j’ai ordonné l’évacuation sur une zone suffisante pour protéger nos hommes d’équipe, de telle sorte que nous avons dû abandonner des tâches de secours qui étaient en cours à ce moment (souligné par nous) et faire reculer les gens suffisamment loin pour que si le WTC7 tombe, nous ne perdions plus de vie. Nous avons continué à agir comme nous le pouvions à cette distance, et, à peu près une heure et demie après que cet ordre eut été donné, à 17h30, le World Trade Center s’est complètement effondré » [21].
Un autre secouriste ajoute que « de terribles, vraiment terribles incendies se propageaient. Finalement, ils nous ont retirés [pulled us out] (soulignés par nous) » [22]. Les témoignages de première main à propos des opérations de secours sur le WTC7 construisent une version cohérente, et la dernière citation utilise également le mot « pull » pour décrire le retrait des pompiers des environs du bâtiment, exactement à la manière du récit de McQuillan. De fait, il y a une large concordance entre la réponse de McQuillan et les témoignages de pompiers, autour notamment des faits suivants : a) des pompiers étaient bien dans la zone du WTC7 le 11 septembre ; b) leurs actions incluaient des missions de secours et d’évacuation ; c) les pompiers sont restés aux alentours du WTC7 jusque tard dans l’après-midi du 11 septembre ; d) les pompiers ont réalisé vers 15h00 le 11 septembre que le WTC7 allait probablement s’effondrer ; et e) les pompiers se sont retirés de bâtiment peu après avoir compris cela, et ont regardé le bâtiment s’effondrer à à peu près 17h20. Malgré les objections des conspirationnistes, la « version officielle » est à la fois logique, cohérente et soutenue par des preuves.
Au contraire, la version avancée par le 9/11 Truth Movement est criblée de lacunes. Elle prétend que Larry Silverstein a fait détruire le bâtiment 7 du World Trade Center, probablement pour réclamer d’importantes sommes à sa compagnie d’assurance. Mais si tel avait été le cas, pourquoi révèlerait-il au monde son complot dans une émission de PBS ? De plus, quel lien aurait Larry Silverstein avec le gouvernement des Etats-Unis, qui, selon les conspirationnistes, a détruit les bâtiments du WTC dans le but de provoquer par la panique l’acceptation par les citoyens d’un état policier [24] ? La stratégie du gouvernement apparaît très inconstante dans la version du Truth Movement – tuer près de 3000 personnes dans la destruction des deux tours principales, tout en offrant tout un après midi aux occupants du bâtiment 7 pour pouvoir s’échapper. Nous devrions aussi remarquer que le complot du 11 septembre apparaît inutilement compliqué, puisque le bâtiment a été miné en vue d’une démolition contrôlée et pris pour cible par des avions – pourquoi ne pas avoir simplement mis en œuvre la démolition contrôlée, laissé les avions de côté et faire accuser des terroristes de leur choix ?
À gauche, l’image de l’immeuble WT7 souvent montrée par les partisans du 9/11Truth Movement pour prouver les faibles dommages du bâtiment. À droite, le même immeuble vu de l’autre côté et montrant les dommages structurels réels.
Il y a également le problème, que même le 9/11 Truth Movement est obligé de reconnaître, qui est que préparer un bâtiment pour une démolition contrôlée nécessite beaucoup de temps et d’efforts. Généralement, un bâtiment désigné pour une démolition est abandonné depuis un bon moment et a été partiellement vidé pour permettre aux explosifs d’être en contact serré avec la structure même du bâtiment. Mais, puisque tous les bâtiments du WTC ont été pleinement occupés jusqu’au 11 septembre, comment le gouvernement a-t-il pu trouver un accès nécessaire à la préparation des trois tours pour une démolition complète sans que personne ne remarque rien ? Imaginez ce que représente d’essayer d’installer furtivement des câbles et des bombes dans un bâtiment pendant que des milliers de gens travaillent dans les bureaux, utilisent les ascenseurs et s’activent dans les couloirs – un tel scénario est extrêmement improbable.
Le Pentagone
Beaucoup de gens dans le 9/11 Truth Movement croient que le Pentagone n’a pas été heurté par le vol 77, comme la « version officielle » le prétend. Au lieu de cela, ils croient que le gouvernement des États-Unis a d’une manière ou d’une autre organisé les destructions, peut être par l’utilisation d’une bombe ou le tir d’un missile. Cette hypothèse a d’abord attiré l’attention à travers le livre de l’auteur français Thierry Meyssan, Pentagate [L’Effroyable Imposture], qui prétend que les dommages causés au Pentagone étaient trop circonscrits pour avoir été le produit du crash d’un Boeing 757 [Loose Change prétend que le trou fait dans le Pentagone par le prétendu avion était « un trou unique, de pas plus de 16 pieds [5 mètres] de diamètre », et qu’aucun reste quelconque de l’avion n’a été retrouvé sur le site du crash [26]. Pour théâtralement soutenir cette dernière affirmation, les conspirationnistes citent le témoignage du correspondant de CNN Jamie McIntyre sur le site du crash le 11 septembre, qui affirme : « D’après mon examen du terrain, il n’y a pas d’indication d’un avion s’étant écrasé en un lieu quelconque proche du Pentagone » [27].
À la manière des arguments discutés plus hauts selon lesquels les dommages infligés au bâtiment 7 du WTC n’étaient pas suffisants pour le faire s’effondrer, les critiques relatives à la taille du trou fait par le vol 77 dans le Pentagone reposent sur un choix très sélectif de la perspective. Les conspirationnistes aiment renvoyer à des photos du Pentagone endommagé dans lesquelles le trou fait par l’avion apparaît étroit, mais aiment beaucoup moins celles dans lesquelles l’étendue complète des dégâts apparaît clairement. Certains conspirationnistes ne semblent pas non plus satisfaits de la forme du trou, qui ne correspondrait pas à celle attendue pour un crash d’avion. Mais l’idée selon laquelle l’avion aurait dû laisser dans le bâtiment une forme aisément reconnaissable est une illusion – un Boeing 757 en pleine vitesse ne laissera pas dans le bâtiment en béton une empreinte de lui-même comme un ange tombé dans la neige (contrairement à ce qui s’est passé pour les bâtiments du WTC, dont l’extérieur était largement constitué de verre, et qui ont effectivement intégré la forme de l’avion.). Et la polémique autour du fait qu’aucun reste du vol 77 n’a été retrouvé sur le site du crash est tout simplement grotesque. De nombreuses photos prises dans la zone autour du site du crash sur le Pentagone montrent clairement des débris de l’avion éparpillés. Dans un excellent article de Popular Mechanics à propos des théories du complot autour du 11 septembre, l’expert en explosions Allyn E. Kilsheimer décrit ses propres observations en tant que premier ingénieur en bâtiments à être arrivé au Pentagone après que le vol 77 se soit écrasé :
« J’ai vu les marques des ailes de l’avion sur la façade du bâtiment. J’ai ramassé des morceaux d’avion avec des identifications de la compagnie d’aviation sur eux. J’ai tenu de ma main la queue de l’avion et j’ai retrouvé la boîte noire ».
Le témoignage oculaire de Kilsheimer est soutenu par des photos de l’épave de l’avion à l’intérieur et à l‘extérieur du bâtiment. Kilsheimer ajoute : « J’ai tenu dans mes mains des morceaux des uniformes de l’équipage, avec des morceaux de corps. C’est bon, maintenant ? » [28].
Mais, s’il y a tant de preuves qu’un avion s’est écrasé sur le Pentagone, pourquoi le correspondant de CNN Jamie McIntyre rapporte-t-il qu’il n’en a trouvé aucune ? La réponse est que McIntyre n’a pas du tout dit cela, et le 9/11 Truth Movement une fois de plus manipule sélectivement les preuves pour les faire coller avec ses conclusions. Quand McIntyre a spécifié qu’aucun débris d’avion n’était visible près du Pentagone, il répondait à une question précise posée par la présentatrice de CNN Judy Anchor. Le Vol 77 s’est approché en volant très bas, et il y avait des interrogations quant au fait que l’avion ait pu toucher le sol juste avant de heurter le Pentagone. La réponse de McIntyre, quand elle est citée dans sa totalité, montre clairement qu’il était en train d’expliquer qu’il n’y avait pas de signe que l’avion avait heurté le sol avant de heurter le Pentagone, mais il ne nie absolument pas le fait que l’avion a frappé le Pentagone lui-même :
« WOODRUFF : Jamie, Aaron parlait tout à l’heure – ou l’un de nos correspondants parlait tout à l’heure – je pense – en fait c’était Bob Franken – avec un témoin qui disait qu’il semblait que le Boeing 757, l’avion de l’American, l’avion de l’American Airlines, s’est écrasé un peu avant le Pentagone. Pouvez-vous nous donner une meilleure estimation de à quel point l’avion a effectivement touché le bâtiment ?
MCINTYRE : Vous savez, cela a pu apparaître de cette manière, mais d’après mon examen du terrain, il n’y a pas d’indication d’un avion s’étant écrasé en un lieu quelconque proche du Pentagone. Le seul endroit est en fait l’endroit du bâtiment qui a été heurté (souligné par nous), et, comme je l’ai dit, les seuls morceaux visibles qui restent sont si petits que vous pouvez les ramasser avec votre main. Il n’y a pas de grands morceaux de la queue, des ailes ou du fuselage, rien de tel nulle part aux alentours, ce qui semble indiquer que l’ensemble de l’avion s’est écrasé sur le côté du Pentagone et a fait s’effondrer cette façade du bâtiment. (souligné par nous) » [29].
Remarquez que McIntyre ne remet jamais en cause le fait qu’un crash d’avion a endommagé le Pentagone, et il précise ainsi, dans une partie précédente de la retranscription faite par CNN, avoir vu plusieurs morceaux de l’engin autour du lieu du crash [Le vol 93 et autres anomalies supposées.
Le 5 avril 2006, les créateurs du documentaire conspirationniste Loose Change et leurs supporters ont décidé d’assister à la première du film United 93 [En France : Vol 93], consacré à l’avion détourné qui s’est écrasé le 11 septembre. Ils voulaient saisir cette occasion pour dénoncer de prétendus mensonges à propos de ce vol, et, selon les mots d’un participant au forum Loose Change, « mordre ces bâtards là où ça fait mal, et faire se retourner contre eux ce film sur le vol 93 [31] ». Pour beaucoup d’Américains, les passagers du Vol 93 qui ont affronté les terroristes et ont fait s’écraser l’avion avant qu’il ne puisse atteindre sa cible sont des héros, mais le 9/11 Truth Movement voit les choses différemment. Selon le théoricien du complot auquel vous vous adressez, vous apprendrez soit que le Vol 93 a atterri sans dommage, soit qu’un jet de l’armée américaine a abattu l’avion en plein vol [34]. De plus, la boîte noire du vol a enregistré la bagarre à bord avant que l’avion ne s’écrase. Les conspirationnistes se retrouvent avec une théorie non seulement sans preuve valable, mais également embrouillée. Pourquoi le même gouvernement qui a selon eux détruit le WTC aurait-il abattu le vol 93 avant qu’il ne puisse causer des dommages similaires à d’autres bâtiments ? Bien sûr, cette question présuppose une ambition de cohérence logique qui semble faire défaut au 9/11 Truth Movement.
Une autre prétendue anomalie à propos d’un vol concerne le supposé ordre de retrait donné le 11 septembre 2001 par le NORAD (North American Aerospace Defense Command) pour permettre aux avions détournés d’atteindre leur destination sans encombre. Le 9/11 Truth Movement croit que le NORAD avait la capacité de localiser et d’intercepter les avions le 11 septembre, et son échec à le faire témoigne de la conspiration gouvernementale pour permettre aux attentats de se produire. Pour étayer cette affirmation, ils prétendent que le NORAD aurait pu rapidement neutraliser les avions détournés, puisque les interceptions d’avions sont pour eux une tâche banale, avec 67 actions de ce type réalisées avant le 11 septembre [35]. De manière symptomatique, cette argumentation ne précise pas la période de temps au cours de laquelle ces interceptions ont été réalisées, ni ne nous dit si elles ont eu lieu près de grandes villes ou ailleurs, disons à des kilomètres au milieu de l’océan. Une information plus précise et plus exacte est donnée par l’article de Popular Mechanics, qui explique :
« Dans les décennies précédant le 11 septembre, le NORAD a intercepté seulement un avion civil au-dessus de l’Amérique du Nord : le jet privé du golfeur Payne Stewart, en octobre 1999. Avec les passagers et l’équipage inconscients du fait de la décompression de la cabine, le contact radio a été perdu avec l’avion, mais le contact par transpondeur a été maintenu jusqu’au crash. Mais, même ainsi, il a fallu 1 heure et 22 minutes à un F16 pour atteindre l’avion ciblé » [36].
Ce n’est pas une chose aisée et rapide que de localiser et d’intercepter un avion à la trajectoire erratique. Le personnel du NORAD doit d’abord essayer à plusieurs reprises d’établir le contact avec l’appareil pour éliminer l’hypothèse d’un problème banal, et doit ensuite contacter le personnel militaire approprié pour faire décoller rapidement des avions de combat et les diriger au bon endroit. La situation le 11 septembre était de plus compliquée par le fait que les terroristes à bord des avions détournés avaient éteint ou endommagé les radars transpondeurs. En l’absence d’un signal transpondeur permettant d’identifier les avions, chaque avion détourné n’aurait été sur les écrans du NORAD qu’un spot mouvant parmi tant d’autres, le rendant d’autant plus difficile à suivre à la trace. Ainsi, même une décision immédiate du NORAD d’intercepter l’un des avions détournés le 11 septembre aurait malgré tout nécessité un laps de temps important jusqu’à ce qu’elle soit exécutée – et ce temps n’était simplement pas disponible ce 11 septembre.
Diverses autres théories du complot se concentrent sur la supposée connaissance à l’avance par le gouvernement des attaques terroristes. Une théorie répandue suggère que le volume étonnamment élevé d’opérations de « put [Une autre théorie prétend que la FEMA [Agence Fédérale de Gestion de Urgences] est venue au World Trade Center le 10 septembre 2001, témoignant ainsi du fait que le gouvernement était au courant du désastre à venir. Cette allégation se fonde sur un témoignage de Tom Kennedy, du corps expéditionnaire du Massachusetts, qui a déclaré au présentateur de CBS Dan Rather, le 13 septembre 2001 : « Nous sommes actuellement, heu, une des premières équipes qui a été envoyée pour soutenir la ville de New York au cours de ce désastre. Nous sommes arrivés, heu, tard dans la nuit de lundi, et nous sommes entrés en action mardi matin. Et nous n’avons pas eu la possibilité avant aujourd’hui de travailler, heu, sur l’ensemble du site. [Une grande part de cet article a été consacrée aux explications données par le 9/11 Truth Movement, mais il faut remarquer que les explications qu’il ne donne pas posent tout autant problème. Je ne suis parvenu à retrouver dans aucun de leurs écrits aucune analyse sérieuse d’Al Qaeda, du terrorisme islamiste ou de l’histoire contemporaine du Moyen Orient. L’explication la plus probable de ce phénomène est que, comme la plupart de leurs compatriotes américains, une grande partie d’entre eux ne s’est jamais vraiment préoccupé du Moyen Orient avant le 11 septembre. Pourtant, il est impossible de comprendre la menace terroriste si l’on ne comprend pas comment la chute de l’empire Ottoman, la fragmentation après la deuxième Guerre Mondiale d’une grande partie du Moyen Orient en de nouvelles nations aux frontières largement arbitraires, la réaction du monde musulman à la création d’Israël, la naissance du fondamentalisme islamiste, le conflit avec et l’influence de la Russie soviétique, ainsi que la frustration face au soutien américain à Israël ont façonné l’idéologie et les ambitions de groupes comme Al Qaeda. Les groupes terroristes islamistes ont émergé dans ce contexte, et ont activement et de manière répétée pris pour cibles les intérêts américains, depuis plus de deux décennies. L’idée selon laquelle des terroristes islamistes s’en prendraient à des bâtiments états-uniens est cohérente avec des événements récents des deux dernières décennies, dont :
une attaque par la faction radicale Hezbollah de casernes de Marines au Liban en 1983.
le détournement de l’Achille Lauro en 1985 une attaque au camion piégé du World Trade Center en 1993, qui avait tué 6 personnes et blessé plus de mille.
une tentative déjouée de faire exploser 12 avions se rendant des Philippines aux États-Unis en janvier 1995.
une attaque sur les tours Khobar en Arabie Saoudite en 1996, qui a tué 19 membres du contingent états-unien et blessé une centaine d’autres.
l’explosion en 1995 des bâtiments des ambassades états-uniennes au Kenya et en Tanzanie, qui a tué 12 Américains et 200 kenyans et tanzaniens.
une tentative avortée de Ahmed Ressam d’attaquer l’aéroport international de Los Angeles fin 1999
un attentat-suicide à la bombe contre le navire U.S.S. Cole le 12 octobre 2000, qui a tué 17 marins et blessé 39 autres [Par ailleurs, il est nettement établi qu’Oussama Ben Laden a de manière répétée organisé et commandité des attentats contre les Etats-Unis. Son rôle en tant que bailleur de fonds pour d’importantes organisations terroristes et en tant que leader d’Al Qaeda est lui aussi bien établi. Ben Laden a en 1996 lancé une fatwa proclamant officiellement le jihad contre les Etats-Unis, et une seconde fatwa en 1998 spécifiait que « tuer les Américains et leurs alliés, militaires ou civils, est un devoir personnel pour chaque musulman qui est en mesure de le faire, dans n’importe quel pays dans lequel il est possible de le faire » [43].
La meilleure explication des événements du 11 septembre est que c’était alors la plus récente et la plus destructrice au sein d’une série d’attaques conduites par des terroristes islamistes radicaux, qui veulent mettre un terme à ce qu’ils estiment être une politique extérieure états-unienne malfaisante. En tant que nation, nous n’étions psychologiquement et stratégiquement pas préparés à une telle attaque, du fait de notre incapacité à reconnaître le sérieux de la menace. Malheureusement, le 9/11 Truth Movement continue à détourner son regard des vrais problèmes, préférant la consolation par l’illusion à la réalité.
Conclusion : l’attrait des théories du complot
Cet article a analysé les arguments du 9/11 Truth Movement et les a trouvés déficients. Pourtant, les 400 personnes qui assistaient à la conférence et les milliers d’autres qui soutiennent leur activité trouvent ces théories convaincantes, et la raison ne réside pas forcément dans le fait qu’ils partagent une idéologie politique commune. Sur la base de mon analyse informelle de la foule présente à la conférence à l’hôtel Hyatt, j’ai constaté que les participants semblaient provenir des deux extrêmes du spectre politique. Il y avait des représentants de la droite extrême qui récusent toute forme d’autorité au gouvernement central, et des membres de la gauche radicale qui mènent infatigablement une campagne contre ce qu’ils perçoivent comme les méfaits du capitalisme et de l’impérialisme. Il faut donc revenir à une question posée au début de cet article : pourquoi tant de gens intelligents et pleins d’avenir trouvent-ils ces théories si séduisantes ?
Il y a plusieurs réponses possibles à cette question, aucune n’excluant les autres. Une des premières et des plus évidentes est la méfiance à l’égard du gouvernement américain en général, et de l’administration Bush en particulier. Cette méfiance n’est pas totalement sans fondement. Le gouvernement américain a trompé ses citoyens à propos du véritable coût humain de la guerre du Vietnam, et s’est reposé sur des tactiques militaires qui étaient moralement discutables même du point de vue des usages guerriers. Les révélations du Watergate, du scandale Iran/Contra, et d’autres petites et grandes machinations infâmantes ont considérablement érodé la confiance du public dans le gouvernement. Vous ajoutez à cela une administration qui est entrée en fonction après l’élection la plus controversée en plus d’un siècle, qui s’est mise en marge d’accords internationaux tels que le protocole de Kyoto, qui a trompé les citoyens à propos des données scientifiques relatives au réchauffement climatique et à la recherche sur les cellules souches, qui a engagé une guerre contre l’Irak sur la base d’indigents renseignements concernant des armes de destruction massive, et qui a échoué à répondre efficacement aux effets d’un cyclone en Floride, et vous avez de solides raisons d’être suspicieux [Pourtant, il faut préciser certaines choses à propos de la suspicion. D’abord, il y a l’argument philosophique élémentaire selon lequel la suspicion en elle-même ne prouve rien. – toute théorie a besoin de preuves en sa faveur pour être prise au sérieux. Deuxièmement, les erreurs faites par notre gouvernement dans le passé sont qualitativement différentes d’une décision consciente de tuer des milliers de ses propres citoyens dans le but de justifier l’oppression d’autres. Et, plus important, il y a le fait que l’essentiel de ce que nous savons des mauvaises décisions de notre gouvernement est uniquement connu du fait de la relative transparence dans laquelle notre gouvernement opère, et de la liberté de répandre et de discuter ces informations.
La complète ironie de ce dernier point m’a frappé alors que j’étais à la conférence. Voilà un groupe de près de 400 personnes réunies pour discuter ouvertement des sales coups du gouvernement des Etats-Unis, qu’ils accusent de terribles atrocités commises dans le but de faire advenir un Etat policier. Mais si l’Amérique était un Etat policier avec de si terribles secrets à protéger, les brutes au gouvernement auraient à coup sûr donné l’assaut aux salles de conférence et arrêté les leaders du mouvement. Pourtant, même les leaders du 9/11 Truth Movement que l’on entend le plus se portent toujours à merveille, et personne à la conférence ne semblait particulièrement inquiet de représailles gouvernementales. Cela semble indiquer que, à partir d’un certain point, les conspirationnistes eux-mêmes ne semblent pas réellement croire à ce qu’ils racontent.
Une autre force des théories du complot est qu’elles sont faciles à comprendre. Comme noté précédemment, la plupart des Américains ne savaient presque rien ou ne voulaient presque rien savoir du Moyen Orient jusqu’à ce que les événements du 11 septembre ne les forcent à se pencher sur la question. (L’excellent journal satirique The Onions s’est moqué de cela avec son article intitulé « Un type du coin agit comme si il s’intéressait à l’Afghanistan depuis longtemps ») [45]. Le gros avantage des théories du 9/11 Truth Movement est qu’elles ne nécessitent aucune connaissance à propos du Moyen-Orient, ou plus généralement aucune connaissance en histoire mondiale ou en politique. Cela nous amène à un autre avantage des théories du complot : elles sont curieusement réconfortantes. Des événements chaotiques et menaçants sont difficiles à appréhender, et l’attitude à adopter pour nous protéger ne s’impose pas d’elle-même. Dans les théories du complot qui se focalisent sur une cause humaine particulière, le caractère terriblement hasardeux de l’existence se moule dans un ordre compréhensible.
Le grand écrivain Thomas Pynchon a admirablement mis en lumière cet aspect des choses dans son roman L’Arc en ciel de la gravité : « S’il y a quelque chose de réconfortant –de religieux, si vous voulez – dans la paranoïa, il y a pourtant également l’anti-paranoïa, dans laquelle rien n’est reliée à rien, un état d’esprit que peu d’entre nous peuvent tenir sur la durée » [« Ils sont très certainement impliqués ». Et pourquoi pas ? En fonction du genre de preuves avancées par les conspirationnistes, il n’y a pas de raison que les Francs-Maçons, les Illuminati Bavarois et les Sages de Sion ne soient pas impliqués dans le complot autour du 11 septembre – cela dépend uniquement de ce que vous considérez comme le plus confortable à croire. Et il semble bien que certains conspirationnistes rajoutent effectivement certains de ces ingrédients à leur mélange, comme le prouve une rumeur aussi fausse que populaire selon laquelle 4 000 juifs ont mystérieusement omis de venir travailler le 11 septembre [Le réconfort est quelque chose dont nous avions tous besoin après les événements horribles du 11 septembre, et chacun de nous est susceptible de le chercher jusqu’à un certain point. Pourtant, il n’y a pas de justification morale au fait de chercher le réconfort au détriment de la vérité, tout particulièrement si la vérité est précisément ce dont nous avons le plus besoin pour éviter les erreurs du passé. La vérité est importante pour elle-même, mais elle vaut aussi en ce qu’elle est notre seule protection face aux malfaisances de ceux qui exploitent cyniquement des quêtes de vérité pour faire progresser leurs propres ambitions. C’est notre souci de vérité qui nous pousse à critiquer notre propre gouvernement quand c’est nécessaire, et à insister pour que d’autres qui prétendent faire de même respectent les mêmes critères rigoureux en termes de preuves et d’argumentation. Le 11 septembre a été un puissant rappel de à quel point la vie et la liberté humaines sont précieuses et fragiles – c’est là le plus important reproche que l’on puisse faire à ceux qui vivraient au service de l’illusion.
mardi, septembre 09, 2008
BABYLON AD vs BABYLON BABIES
Quatre lecteurs de Maurice G. Dantec réagissent à l’adaptation de Babylon Babies par Mathieu Kassovitz.
"in the name of marie zorn"
"in the name of marie zorn"
samedi, août 23, 2008
L'IGNOBLE VIGNALE, suite et lisier terminal
"Quand je pense que mon frère est en prison et qu'un type comme Frédéric Vignale est en liberté, je suis écoeurée."
L'étau se resserre.
Alors que deux cabinets d'huissiers traquent le dénommé Frédéric Vignale suite à sa condamnation par le Tribunal Correctionnel de Paris, une nouvelle plainte pour escroquerie est déposée contre lui.
Lire le témoignage...
mercredi, juillet 09, 2008
Un miracle colombien sur l’écran immaculé de la laïcité combienne
Ingrid Betancourt : "Ma foi m'a sauvée"
C’est dans la chapelle située derrière le chœur de la basilique qu’elle et sa famille ont prié. Malgré l’heure tardive et la fatigue, Ingrid a accepté de se confier aux lecteurs de Pèlerin, pendant plus d’une demi-heure. Elle a dit la foi qui l’a soutenue dans l’épreuve, son amour pour Jésus et Marie, ses lectures de la Bible et de l’Evangile qui lui ont donné la force de ne pas céder à la haine contre ses geôliers.
Votre premier geste de femme libre a été un signe de croix, votre premier mot a été pour remercier Dieu et la Vierge Marie. Pourquoi avez-vous éprouvé ce besoin ?
Alors que j’étais en captivité, j’avais pris la résolution, lorsque le moment viendrait d’être libre, de remercier en premier le Seigneur. Pourquoi ? Parce que si je n’avais pas eu le Seigneur à mes côtés, je ne pense pas que j’aurais réussi à grandir dans la douleur. Etre otage vous place dans une situation de constante humiliation. Vous êtes victime de l’arbitraire complet, vous connaissez le plus vil de l’âme humaine.
Face à cela, il y a deux chemins. Soit on se laisse enlaidir, on devient aigre, hargneux, vindicatif, on laisse son cœur se remplir de rancune. Soit on choisit l’autre chemin, celui que Jésus nous a montré. Il nous demande : «Béni ton ennemi». A chaque fois que je lisais la Bible, je sentais que ces mots s’adressaient à moi, comme s’Il était en face de moi, qu’Il savait ce qu’il fallait me dire. Et cela m’arrivait droit au cœur.
Bien sûr, je reconnais que lorsque l’ennemi est atroce, c’est difficile d’être fidèle à cette parole. Pourtant, dès que je faisais l’exercice de prononcer «Béni ton ennemi» –alors que j’avais envie de dire tout le contraire– c’était magique, il y avait comme une espèce de… de soulagement. Et l’horreur disparaissait, tout simplement. Des choses comme celle-là, je pourrais vous en raconter des jours durant. Je sais, je sens, qu’il y a eu une transformation en moi et cette transformation, je la dois à ce contact, à cette capacité d’écoute de ce que Dieu voulait pour moi. Ce fut un dialogue constant avec Dieu à travers l’Evangile !
Cette foi qui vous a porté durant toutes ces années était-elle là dès le premier jour ? Y a-t-il eu un
événement spécial ? Une pensée particulière qui vous a tournée vers Dieu ?
Je vais vous raconter une histoire en deux temps, qui me ferait presque rire tant je me souviens parfaitement de ces épisodes. Au début de ma captivité, je me suis dit : «Bon, tu vas passer des mois et des mois ici, alors autant lire la Bible», que je ne connaissais pas. En l’ouvrant, je tombe sur les épîtres de saint Paul. Je le cite de mémoire, c’est à peu près cela : «Tu peux solliciter ce que tu veux, de toute façon le Saint-Esprit sollicitera mieux car il sait mieux que toi ce dont tu as besoin.» Quand j’ai lu ça, je me suis écriée : «Mon Dieu, c’est bien, mais ce que je veux, moi je le sais, c’est être libre !» Six ans après, en relisant la même épître, j’ai enfin compris : «Heureusement que le Saint-Esprit est là pour prier pour moi, car je suis incapable de demander ce qu’il faut.» Voilà…
Et cette foi ne vous a pas quittée ? N’avez-vous jamais ressenti des moments d’abandon, de solitude ?
La première année, c’est vrai, j’étais en lutte contre Dieu. Je lui en voulais terriblement de la mort de mon père. Je lui disais : «Pourquoi m’as-tu fait ça alors que tu sais que je t’adore ? Pourquoi me punis-tu ?» Et puis j’ai compris qu’il fallait Le remercier de l’avoir pris, car jamais papa n’aurait pu supporter ces six années d’horreur. Alors oui, je peux dire que ma foi a continuellement grandi.
C’est curieux, mais c’était comme si des choses se passaient pour que j’en comprenne d’autres. Il faut que je vous raconte ma découverte de Marie. Papa avait une grande dévotion pour la Vierge alors que moi, je dois dire qu’à l’époque, je trouvais Marie un petit peu… bébête. Disons que ce n’était pas vraiment l’image d’une femme qui me faisait rêver.
Et puis, en captivité, j'ai relu les Evangiles et je suis tombée en admiration devant elle. Sans doute parce que pour comprendre la Vierge, il faut avoir vécu, acquis une certaine maturité. Et je commence à trouver vraiment sensationnelle cette jeune fille qui accepte d’avoir un enfant alors qu’elle avait un plan de vie totalement différent. Elle court tous les risques. Pour beaucoup de chrétiens, ce sont des choses bien connues, mais pour moi, c’était une découverte. Je découvre une Marie forte, une Marie intelligente, une Marie qui a de l’humour…
Je vais vous dire : je suis tombée, comme disent les Canadiens, en amour devant Marie en lisant l’évangile de saint Jean, lorsqu’il raconte les noces de Cana. Je trouve ce dialogue entre Marie et Jésus extraordinaire. Cette complicité entre eux, c’est génial. Malgré toutes les raisons que Jésus oppose à sa mère, elle sait déjà qu’il va faire ce qu’elle veut, qu’il transformera l’eau en vin des noces par amour pour elle. En lisant ce passage, je ne pouvais pas m’empêcher de penser à ma relation avec mon fils, Lorenzo.
Vous avez tenu à venir, ce soir, à la basilique du Sacré-Cœur. Quel sens donnez-vous à ce pèlerinage ?
Pendant près de sept ans, j’ai fait beaucoup de promesses à la Vierge et je vais vous raconter une chose d’une importance particulière pour moi. Le 1er juin, j’écoutais Radio Catolica Mundial et j’apprends que le mois de juin est celui où l’on célèbre le Sacré-Cœur. Or, la dernière fois que j’ai vu mon père, à la veille de mon enlèvement, nous étions assis dans sa chambre, sous une image du Sacré-Cœur. Papa m’a alors pris la main, a regardé l’image et a demandé : « Sacré-Cœur, prends soin de mon cœur, prends soin de mon enfant. » Aussi, quand j’ai entendu parler du Sacré-Cœur à la radio, j’ai aussitôt tendu l’oreille.
Sur l’instant, je n’ai pas bien saisi l’histoire de sainte Marguerite-Marie –en fait, je viens juste d’apprendre son nom. Mais j’ai compris que si, comme elle, on se dévouait au Sacré-Cœur, on recevait des bénédictions. Je me souviens d’une bénédiction, en particulier, celle de Jésus promettant de toucher les cœurs durs qui nous font souffrir. Alors, j’ai fait cette prière : « Mon Jésus, je ne t’ai jamais rien demandé parce que tu es tellement grand que j’ai honte de te solliciter. Mais là, je vais te demander quelque chose de très concret. Je ne sais pas ce que cela signifie exactement “se consacrer au Sacré-Cœur”, mais si tu m’annonces, au cours du mois de juin qui est ton mois, la date à laquelle je vais être libérée, je serai toute à toi. » Et le 27 juin, un commandant de la guérilla rentre au campement et nous ordonne de préparer nos affaires, car peut-être l’un d’entre nous va être libéré. Quand il a parlé, j’ai pensé : « Voilà ! Il est au rendez-vous. » Ma libération s’est déroulée de manière très différente, mais le fait est que Jésus a tenu parole : je vis un miracle.
L'ex-otage la plus célèbre du monde s'est rendue au Sacré-cœur de Montmartre ce dimanche 6 juillet pour remercier Jésus et la Vierge Marie de sa libération. Après sa prière, Ingrid Betancourt s'est confiée à Pèlerin pour dire comment sa foi s'est manifestée dans les moments les plus douloureux de sa captivité.
C’était dimanche 6 juillet, au soir, à l’issue de la messe de 22 heures célébrée en la basilique du Sacré-Coeur qui domine Paris du haut de la butte Montmartre. Ingrid avait tenu à faire ce pèlerinage avec ses proches : ses enfants Mélanie et Lorenzo, sa mère Yolanda, sa sœur Astrid, et quelques autres. Parce qu’elle voulait tenir une promesse faite durant sa captivité : remercier d’abord et avant tout Jésus et la Vierge Marie de lui avoir rendu sa liberté.C’est dans la chapelle située derrière le chœur de la basilique qu’elle et sa famille ont prié. Malgré l’heure tardive et la fatigue, Ingrid a accepté de se confier aux lecteurs de Pèlerin, pendant plus d’une demi-heure. Elle a dit la foi qui l’a soutenue dans l’épreuve, son amour pour Jésus et Marie, ses lectures de la Bible et de l’Evangile qui lui ont donné la force de ne pas céder à la haine contre ses geôliers.
Votre premier geste de femme libre a été un signe de croix, votre premier mot a été pour remercier Dieu et la Vierge Marie. Pourquoi avez-vous éprouvé ce besoin ?
Alors que j’étais en captivité, j’avais pris la résolution, lorsque le moment viendrait d’être libre, de remercier en premier le Seigneur. Pourquoi ? Parce que si je n’avais pas eu le Seigneur à mes côtés, je ne pense pas que j’aurais réussi à grandir dans la douleur. Etre otage vous place dans une situation de constante humiliation. Vous êtes victime de l’arbitraire complet, vous connaissez le plus vil de l’âme humaine.
Face à cela, il y a deux chemins. Soit on se laisse enlaidir, on devient aigre, hargneux, vindicatif, on laisse son cœur se remplir de rancune. Soit on choisit l’autre chemin, celui que Jésus nous a montré. Il nous demande : «Béni ton ennemi». A chaque fois que je lisais la Bible, je sentais que ces mots s’adressaient à moi, comme s’Il était en face de moi, qu’Il savait ce qu’il fallait me dire. Et cela m’arrivait droit au cœur.
Bien sûr, je reconnais que lorsque l’ennemi est atroce, c’est difficile d’être fidèle à cette parole. Pourtant, dès que je faisais l’exercice de prononcer «Béni ton ennemi» –alors que j’avais envie de dire tout le contraire– c’était magique, il y avait comme une espèce de… de soulagement. Et l’horreur disparaissait, tout simplement. Des choses comme celle-là, je pourrais vous en raconter des jours durant. Je sais, je sens, qu’il y a eu une transformation en moi et cette transformation, je la dois à ce contact, à cette capacité d’écoute de ce que Dieu voulait pour moi. Ce fut un dialogue constant avec Dieu à travers l’Evangile !
Cette foi qui vous a porté durant toutes ces années était-elle là dès le premier jour ? Y a-t-il eu un
événement spécial ? Une pensée particulière qui vous a tournée vers Dieu ?
Je vais vous raconter une histoire en deux temps, qui me ferait presque rire tant je me souviens parfaitement de ces épisodes. Au début de ma captivité, je me suis dit : «Bon, tu vas passer des mois et des mois ici, alors autant lire la Bible», que je ne connaissais pas. En l’ouvrant, je tombe sur les épîtres de saint Paul. Je le cite de mémoire, c’est à peu près cela : «Tu peux solliciter ce que tu veux, de toute façon le Saint-Esprit sollicitera mieux car il sait mieux que toi ce dont tu as besoin.» Quand j’ai lu ça, je me suis écriée : «Mon Dieu, c’est bien, mais ce que je veux, moi je le sais, c’est être libre !» Six ans après, en relisant la même épître, j’ai enfin compris : «Heureusement que le Saint-Esprit est là pour prier pour moi, car je suis incapable de demander ce qu’il faut.» Voilà…
Et cette foi ne vous a pas quittée ? N’avez-vous jamais ressenti des moments d’abandon, de solitude ?
La première année, c’est vrai, j’étais en lutte contre Dieu. Je lui en voulais terriblement de la mort de mon père. Je lui disais : «Pourquoi m’as-tu fait ça alors que tu sais que je t’adore ? Pourquoi me punis-tu ?» Et puis j’ai compris qu’il fallait Le remercier de l’avoir pris, car jamais papa n’aurait pu supporter ces six années d’horreur. Alors oui, je peux dire que ma foi a continuellement grandi.
C’est curieux, mais c’était comme si des choses se passaient pour que j’en comprenne d’autres. Il faut que je vous raconte ma découverte de Marie. Papa avait une grande dévotion pour la Vierge alors que moi, je dois dire qu’à l’époque, je trouvais Marie un petit peu… bébête. Disons que ce n’était pas vraiment l’image d’une femme qui me faisait rêver.
Et puis, en captivité, j'ai relu les Evangiles et je suis tombée en admiration devant elle. Sans doute parce que pour comprendre la Vierge, il faut avoir vécu, acquis une certaine maturité. Et je commence à trouver vraiment sensationnelle cette jeune fille qui accepte d’avoir un enfant alors qu’elle avait un plan de vie totalement différent. Elle court tous les risques. Pour beaucoup de chrétiens, ce sont des choses bien connues, mais pour moi, c’était une découverte. Je découvre une Marie forte, une Marie intelligente, une Marie qui a de l’humour…
Je vais vous dire : je suis tombée, comme disent les Canadiens, en amour devant Marie en lisant l’évangile de saint Jean, lorsqu’il raconte les noces de Cana. Je trouve ce dialogue entre Marie et Jésus extraordinaire. Cette complicité entre eux, c’est génial. Malgré toutes les raisons que Jésus oppose à sa mère, elle sait déjà qu’il va faire ce qu’elle veut, qu’il transformera l’eau en vin des noces par amour pour elle. En lisant ce passage, je ne pouvais pas m’empêcher de penser à ma relation avec mon fils, Lorenzo.
Vous avez tenu à venir, ce soir, à la basilique du Sacré-Cœur. Quel sens donnez-vous à ce pèlerinage ?
Pendant près de sept ans, j’ai fait beaucoup de promesses à la Vierge et je vais vous raconter une chose d’une importance particulière pour moi. Le 1er juin, j’écoutais Radio Catolica Mundial et j’apprends que le mois de juin est celui où l’on célèbre le Sacré-Cœur. Or, la dernière fois que j’ai vu mon père, à la veille de mon enlèvement, nous étions assis dans sa chambre, sous une image du Sacré-Cœur. Papa m’a alors pris la main, a regardé l’image et a demandé : « Sacré-Cœur, prends soin de mon cœur, prends soin de mon enfant. » Aussi, quand j’ai entendu parler du Sacré-Cœur à la radio, j’ai aussitôt tendu l’oreille.
Sur l’instant, je n’ai pas bien saisi l’histoire de sainte Marguerite-Marie –en fait, je viens juste d’apprendre son nom. Mais j’ai compris que si, comme elle, on se dévouait au Sacré-Cœur, on recevait des bénédictions. Je me souviens d’une bénédiction, en particulier, celle de Jésus promettant de toucher les cœurs durs qui nous font souffrir. Alors, j’ai fait cette prière : « Mon Jésus, je ne t’ai jamais rien demandé parce que tu es tellement grand que j’ai honte de te solliciter. Mais là, je vais te demander quelque chose de très concret. Je ne sais pas ce que cela signifie exactement “se consacrer au Sacré-Cœur”, mais si tu m’annonces, au cours du mois de juin qui est ton mois, la date à laquelle je vais être libérée, je serai toute à toi. » Et le 27 juin, un commandant de la guérilla rentre au campement et nous ordonne de préparer nos affaires, car peut-être l’un d’entre nous va être libéré. Quand il a parlé, j’ai pensé : « Voilà ! Il est au rendez-vous. » Ma libération s’est déroulée de manière très différente, mais le fait est que Jésus a tenu parole : je vis un miracle.
Un ancien "amateur" se décarcasse...et ça sonne !
Lettre à Nicolas mercredi 2 juillet | 12:38
Monsieur le Président de la République,
Je vous rassure tout de suite, je ne me prends pas pour Emile Zola. N'étant pas très "accro" de l'actualité (surtout pas des sites "people" que vous aimez bien fréquenter), ce ne fut qu'hier (01/07/2008 vers 19 heures - il n'y a pas d'heure pour les braves) que j'ai "ouï entendu dire", à l'écoute d'une radio publique, que vous aviez qualifié les militaires d'"amateurs", etc.
Je suis un ancien "amateur" de l'Armée de l'air, et vos propos m'ont surpris, pour ne pas dire choqué (NIA = W39006D, je ne me cache pas, les nouveaux "DST+RG" pourront me retrouver). Je fais en effet partie d'une longue lignée d’ amateurs dont les plus récents se sont permis - quelle indécence - d'être au service de la France, de père en fils, depuis la Révolution (je parle de celle de 1789, pas de celle de 1968, dont vous semblez être un digne héritier, où "je suis anti-militariste" rime avec "je suis un bon citoyen").
Mes ancêtres, donc, dont plusieurs se sont "fait trouer la peau" (ce doit être par "amateurisme" ou manque de "professionnalisme"), doivent se retourner dans leur tombe (ceux qui en ont) à l'écoute des invectives tenues par vous à l'égard de leurs "descendants". Je ne sais si vous avez jamais tenu - ou vu - un fusil (chacun son boulot), mais ceux qui (politique étrangère de la France oblige) ont dû en tenir un (ou en tiennent un), doivent se sentir actuellement bien humiliés par la manière dont vous les traitez.
Enfin ! Vous demandez à ces "amateurs" de "maintenir la paix" en Afghanistan (en accroissant leurs effectifs - ils seront moins dangereux là-bas qu'à Carcassonne...), Côte d'Ivoire, Tchad, Kosovo, etc. voire de créer une base française aux Emirats Arabes Unis (il est vrai que, pour des "coins touristiques" comme ceux-là, des "amateurs" suffisent...).
Vous leur demandez même, Monsieur le Président, de venir se placer bientôt sous commandement américain (ces derniers doivent bien rire, que vont-ils pouvoir faire des "Frenchies", compter les munitions, peut-être ?).
Les "amateurs" - si tant est qu'ils le soient - le seraient certainement moins si le budget de la Défense, Monsieur le Président, servait moins souvent de "variable d'ajustement" aux inepties administratives de tous les énarques qui nous gouvernent (combien d'énarque(s) sur les Monuments aux morts ?).
En effet, l'Armée française pourra bientôt se déployer tout entière sur la place de la Concorde (certains pessimistes osent même citer la place du Tertre) ; je redoute que le Luxembourg (ou Andorre) ne nous envahisse (j'espère que ce jour-là les routiers feront des "barrages filtrants"). Comme nous nous disions entre nous lorsque j'étais militaire, et fier de l'être : "Nous avons la bite et le couteau ; ils vont bientôt nous piquer le couteau !" Pardonnez, Monsieur le Président, mon langage cru, mais à des "amateurs", il ne faut point demander trop, sauf se prendre éventuellement des "balles perdues" en Afghanistan, en Cochinchine (savez-vous où c'est ?) ou au Mexique, voire à Verdun ou au Chemin des Dames.
"L'épée est l'axe du monde, et la grandeur ne se divise pas." Je vous laisse deviner, Monsieur le Président, l'auteur de cette maxime, dont vous prétendez être un héritier (de l'auteur, pas de la maxime - si vous aviez réellement été l'héritier de l'un et de l'autre, vous n'auriez pas tenu de tels propos).
"Que celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il comprenne" (autre auteur célèbre, qui laissera une trace plus ineffaçable que la vôtre - du moins, je l'espère, sinon c'est à désespérer de l'humanité). Autre citation : "A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire." Les militaires (pardon, "amateurs") eussent été syndiques, eussiez-vous osé vous en prendre à eux en des termes aussi virulents ? Encore une citation (de mon grand-père, "amateur" blessé plusieurs fois lors de la Première Guerre mondiale) : "Un moment de honte est vite passé."
Sans vouloir vous tenir des propos contrariants, Monsieur le Président, je me permets de vous dire que vous n'aurez plus ma voix en 2012 (peut-être est-ce par "amateurisme"), et je crains que vous n'ayez pas non plus celles de tous ceux que vous venez d'humilier par vos récentes déclarations. Vous pourrez toujours me dire qu'en 2012, il n'y aura plus beaucoup de militaires...
Questions subsidiaires : "Qui sont les amateurs ? Ceux qui donnent des ordres sans les comprendre, ou ceux qui les exécutent en croyant que ceux qui les donnent les comprennent ?"
Le Président de la République n’est-il pas le chef des armées ? Et donc responsable de « l’amateurisme » que vous dénoncez ? Comptez vous démissionner bientôt, Monsieur le Président, en tant que responsable de cette situation, ou à tout le moins demander celle de votre Ministre de la défense ?
P. S. : Veuillez, s'il vous plaît, faire suivre ce courrier, car je ne daigne pas (vue la prochaine taxe sur les véhicules dits "polluants", tels les chars "Leclerc", "Mirage", "VAB" et autres "Rafale"), dépenser une enveloppe et un timbre pour l'acheminer (cela gaspillerait du papier et je redoute de voir fondre sur moi les foudres des adeptes du "développement durable").
Yves
Monsieur le Président de la République,
Je vous rassure tout de suite, je ne me prends pas pour Emile Zola. N'étant pas très "accro" de l'actualité (surtout pas des sites "people" que vous aimez bien fréquenter), ce ne fut qu'hier (01/07/2008 vers 19 heures - il n'y a pas d'heure pour les braves) que j'ai "ouï entendu dire", à l'écoute d'une radio publique, que vous aviez qualifié les militaires d'"amateurs", etc.
Je suis un ancien "amateur" de l'Armée de l'air, et vos propos m'ont surpris, pour ne pas dire choqué (NIA = W39006D, je ne me cache pas, les nouveaux "DST+RG" pourront me retrouver). Je fais en effet partie d'une longue lignée d’ amateurs dont les plus récents se sont permis - quelle indécence - d'être au service de la France, de père en fils, depuis la Révolution (je parle de celle de 1789, pas de celle de 1968, dont vous semblez être un digne héritier, où "je suis anti-militariste" rime avec "je suis un bon citoyen").
Mes ancêtres, donc, dont plusieurs se sont "fait trouer la peau" (ce doit être par "amateurisme" ou manque de "professionnalisme"), doivent se retourner dans leur tombe (ceux qui en ont) à l'écoute des invectives tenues par vous à l'égard de leurs "descendants". Je ne sais si vous avez jamais tenu - ou vu - un fusil (chacun son boulot), mais ceux qui (politique étrangère de la France oblige) ont dû en tenir un (ou en tiennent un), doivent se sentir actuellement bien humiliés par la manière dont vous les traitez.
Enfin ! Vous demandez à ces "amateurs" de "maintenir la paix" en Afghanistan (en accroissant leurs effectifs - ils seront moins dangereux là-bas qu'à Carcassonne...), Côte d'Ivoire, Tchad, Kosovo, etc. voire de créer une base française aux Emirats Arabes Unis (il est vrai que, pour des "coins touristiques" comme ceux-là, des "amateurs" suffisent...).
Vous leur demandez même, Monsieur le Président, de venir se placer bientôt sous commandement américain (ces derniers doivent bien rire, que vont-ils pouvoir faire des "Frenchies", compter les munitions, peut-être ?).
Les "amateurs" - si tant est qu'ils le soient - le seraient certainement moins si le budget de la Défense, Monsieur le Président, servait moins souvent de "variable d'ajustement" aux inepties administratives de tous les énarques qui nous gouvernent (combien d'énarque(s) sur les Monuments aux morts ?).
En effet, l'Armée française pourra bientôt se déployer tout entière sur la place de la Concorde (certains pessimistes osent même citer la place du Tertre) ; je redoute que le Luxembourg (ou Andorre) ne nous envahisse (j'espère que ce jour-là les routiers feront des "barrages filtrants"). Comme nous nous disions entre nous lorsque j'étais militaire, et fier de l'être : "Nous avons la bite et le couteau ; ils vont bientôt nous piquer le couteau !" Pardonnez, Monsieur le Président, mon langage cru, mais à des "amateurs", il ne faut point demander trop, sauf se prendre éventuellement des "balles perdues" en Afghanistan, en Cochinchine (savez-vous où c'est ?) ou au Mexique, voire à Verdun ou au Chemin des Dames.
"L'épée est l'axe du monde, et la grandeur ne se divise pas." Je vous laisse deviner, Monsieur le Président, l'auteur de cette maxime, dont vous prétendez être un héritier (de l'auteur, pas de la maxime - si vous aviez réellement été l'héritier de l'un et de l'autre, vous n'auriez pas tenu de tels propos).
"Que celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il comprenne" (autre auteur célèbre, qui laissera une trace plus ineffaçable que la vôtre - du moins, je l'espère, sinon c'est à désespérer de l'humanité). Autre citation : "A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire." Les militaires (pardon, "amateurs") eussent été syndiques, eussiez-vous osé vous en prendre à eux en des termes aussi virulents ? Encore une citation (de mon grand-père, "amateur" blessé plusieurs fois lors de la Première Guerre mondiale) : "Un moment de honte est vite passé."
Sans vouloir vous tenir des propos contrariants, Monsieur le Président, je me permets de vous dire que vous n'aurez plus ma voix en 2012 (peut-être est-ce par "amateurisme"), et je crains que vous n'ayez pas non plus celles de tous ceux que vous venez d'humilier par vos récentes déclarations. Vous pourrez toujours me dire qu'en 2012, il n'y aura plus beaucoup de militaires...
Questions subsidiaires : "Qui sont les amateurs ? Ceux qui donnent des ordres sans les comprendre, ou ceux qui les exécutent en croyant que ceux qui les donnent les comprennent ?"
Le Président de la République n’est-il pas le chef des armées ? Et donc responsable de « l’amateurisme » que vous dénoncez ? Comptez vous démissionner bientôt, Monsieur le Président, en tant que responsable de cette situation, ou à tout le moins demander celle de votre Ministre de la défense ?
P. S. : Veuillez, s'il vous plaît, faire suivre ce courrier, car je ne daigne pas (vue la prochaine taxe sur les véhicules dits "polluants", tels les chars "Leclerc", "Mirage", "VAB" et autres "Rafale"), dépenser une enveloppe et un timbre pour l'acheminer (cela gaspillerait du papier et je redoute de voir fondre sur moi les foudres des adeptes du "développement durable").
Yves
lundi, mars 31, 2008
MGD répond à Jean Renaud
DU TUEUR EN SÉRIE COMME MICROCOSME DE LA MODERNITÉ:
UNE LECTURE POLITIQUE DE DANTEC
Le 19 juin 2007, à la Libraire Ville-Marie de Montréal, eut lieu une rencontre publique autour de l’œuvre de Maurice G. Dantec. Maurice Dantec et Jean Renaud y prirent la parole. La réponse de Maurice G. Dantec est maintenant disponible ici en ligne.
Vidéo :
QG DANTEC
UNE LECTURE POLITIQUE DE DANTEC
Le 19 juin 2007, à la Libraire Ville-Marie de Montréal, eut lieu une rencontre publique autour de l’œuvre de Maurice G. Dantec. Maurice Dantec et Jean Renaud y prirent la parole. La réponse de Maurice G. Dantec est maintenant disponible ici en ligne.
Vidéo :
QG DANTEC
lundi, février 25, 2008
jeudi, janvier 31, 2008
mercredi, janvier 02, 2008
DROIT D’INVENTAIRE
Best of médias à durée indéterminée :
« culture du risque 0 »
« expédition punitive »
« La vie est une histoire vraie »
« Utopie à réalisation vérifiable »
« Tourisme funéraire »
« Ouverture vers l’esprit civique »
« Je lui ai donné la vie, je vais lui offrir sa mort »
« Droit d’inventaire »
« Epurer les comptes historiques »
« Nous avons besoin d’environnement »
« Au jour d’aujourd'hui. »
« A l’heure d’aujourd'hui »
« Modération totale »
« Entretenez votre esprit rebelle »
« Complicité maximale »
« Vous n’avez pas fini d’être heureux »
« Flirt utile »
« Flirt ostensiblement avec Washington »
« Peluche équitable »
« Projet d’espoir »
« Islamisme militant »
« Ces fromages qu’on assassine »
Une de ces CHOSES est inventée. Enfin, disons plutôt que je ne l’ai pas entendue.
« culture du risque 0 »
« expédition punitive »
« La vie est une histoire vraie »
« Utopie à réalisation vérifiable »
« Tourisme funéraire »
« Ouverture vers l’esprit civique »
« Je lui ai donné la vie, je vais lui offrir sa mort »
« Droit d’inventaire »
« Epurer les comptes historiques »
« Nous avons besoin d’environnement »
« Au jour d’aujourd'hui. »
« A l’heure d’aujourd'hui »
« Modération totale »
« Entretenez votre esprit rebelle »
« Complicité maximale »
« Vous n’avez pas fini d’être heureux »
« Flirt utile »
« Flirt ostensiblement avec Washington »
« Peluche équitable »
« Projet d’espoir »
« Islamisme militant »
« Ces fromages qu’on assassine »
Une de ces CHOSES est inventée. Enfin, disons plutôt que je ne l’ai pas entendue.
vendredi, décembre 07, 2007
samedi, novembre 17, 2007
vendredi, octobre 12, 2007
lundi, octobre 08, 2007
Birmanie TOTALitaire
La Birmanie TOTALitaire serait-elle socialiste ?
- 2 mars 1962 le général Ne Win prend le pouvoir par un coup d’état.
Le pays s'engage dans la voie birmane "vers le socialisme".
Les principaux secteurs de l'économie sont étatisés.
- 1974 : Nouvelle constitution. Naissance de la République Socialiste de la Birmanie. La moitié du budget va à l'armée.
« Faut il aller ou non en Birmanie ? »
Grave question pour les jouisseurs de "saveurs du monde" de bicyclettesnomades.com.
« On ne peut pas dire que la fermeture totale d'un pays comme la Corée du Nord soit une aubaine pour ses habitants… » répondaient-ils il y a quelques temps encore.
- 2 mars 1962 le général Ne Win prend le pouvoir par un coup d’état.
Le pays s'engage dans la voie birmane "vers le socialisme".
Les principaux secteurs de l'économie sont étatisés.
- 1974 : Nouvelle constitution. Naissance de la République Socialiste de la Birmanie. La moitié du budget va à l'armée.
« Faut il aller ou non en Birmanie ? »
Grave question pour les jouisseurs de "saveurs du monde" de bicyclettesnomades.com.
« On ne peut pas dire que la fermeture totale d'un pays comme la Corée du Nord soit une aubaine pour ses habitants… » répondaient-ils il y a quelques temps encore.
mardi, septembre 25, 2007
N'ayez pas peur !
Robert Hossein se veut-il décalé ? Pense t-il braver la cathophobie ambiante avec son nouveau spectacle "rendant hommage" à Jean-Paul II ?
En tout cas, je constate que l’image et le son se sont désynchronisés lors de la conversion de cette vidéo, comme pour signifier que le décalage serait d’une toute autre nature. De celle d’une tentative de glissement de la parole du Saint Père vers le discours arc-en-ciel du sans-frontiérisme peut-être.
En tout cas, je constate que l’image et le son se sont désynchronisés lors de la conversion de cette vidéo, comme pour signifier que le décalage serait d’une toute autre nature. De celle d’une tentative de glissement de la parole du Saint Père vers le discours arc-en-ciel du sans-frontiérisme peut-être.
jeudi, septembre 13, 2007
ICI,
Tout ce qui est vert est fort
Tout ce qui est blanc est fondant
Le débat (le débat), il suffit de le clore au fil du temps qui passe et rapace. De Saint Al-Gore le saladiste à Ramadan-pour-dent, nous sommes bien au royaume du choix. Le choix de la liberté plastiquée, puis confinée en cellules au moyen de menottes en plastique après essorage dans le panier à salades.
On nous avait pourtant prévenu,
Le plastique c’est fantastique.
En ce 6ème "anniversaire" du 11 septembre, il était donc prohibé, ou pro-libé vous choisirez, de manifester au grand jour son refus d’une Europe islamisée. Tous des neo-nazis bien sûr, à en croire les comptes-rendus médiatiques. Si seulement ces néo-Nationalsozialistus, ultra minoritaires et tellement télégéniques, savaient à quel point l’islam inspira leur maître…
Bruxelles, mardi 11 septembre 2007, manifestation SIOE, rendez-vous 12h, témoignage d’un participant menotté à……12h.
Tout ce qui est blanc est fondant
Le débat (le débat), il suffit de le clore au fil du temps qui passe et rapace. De Saint Al-Gore le saladiste à Ramadan-pour-dent, nous sommes bien au royaume du choix. Le choix de la liberté plastiquée, puis confinée en cellules au moyen de menottes en plastique après essorage dans le panier à salades.
On nous avait pourtant prévenu,
Le plastique c’est fantastique.
En ce 6ème "anniversaire" du 11 septembre, il était donc prohibé, ou pro-libé vous choisirez, de manifester au grand jour son refus d’une Europe islamisée. Tous des neo-nazis bien sûr, à en croire les comptes-rendus médiatiques. Si seulement ces néo-Nationalsozialistus, ultra minoritaires et tellement télégéniques, savaient à quel point l’islam inspira leur maître…
Bruxelles, mardi 11 septembre 2007, manifestation SIOE, rendez-vous 12h, témoignage d’un participant menotté à……12h.
dimanche, septembre 02, 2007
LA Braderie les mains propres
- un stand de bradeur a été incendié dans l’après-midi du samedi.
- 19/20 du même jour : Martine Aubry affirme qu’il n’y a eu aucun incident. La braderie de Lille ne sera pas entachée. Le monde est une fête. Celle-ci est propre. Nadine de Rothschild nous présente EN DIRECT la pince à moule. Malheur ! Une festivalière de bonnes manières…non…Une festivalière nous avoue que même avec "l’ustensile de bonne manière" elle doit plonger la main dans la marmite - Martine aussi mais oserait-elle offenser Nadine ? - et au final elle se crapahute les doigts . Un peu d’INVENTIVITE ! Peut-être lui trouverons-nous une autre utilité.
- 19/20 du même jour : Martine Aubry affirme qu’il n’y a eu aucun incident. La braderie de Lille ne sera pas entachée. Le monde est une fête. Celle-ci est propre. Nadine de Rothschild nous présente EN DIRECT la pince à moule. Malheur ! Une festivalière de bonnes manières…non…Une festivalière nous avoue que même avec "l’ustensile de bonne manière" elle doit plonger la main dans la marmite - Martine aussi mais oserait-elle offenser Nadine ? - et au final elle se crapahute les doigts . Un peu d’INVENTIVITE ! Peut-être lui trouverons-nous une autre utilité.
jeudi, août 09, 2007
dimanche, juillet 29, 2007
NO KID
1 - Le coup de massue de Corine Maier :
«NO KID: 40 raisons de ne pas avoir d’enfants».
« Français, enfin la vérité : l’enfer ce sont les enfants ».
C’est une question de survie, a-t-elle dit aux infos il me semble. De survie pour la planète ? Entend-elle par là que la contraception, la stérilisation, voir même l’avortement seraient des "éco-gestes" ? Humour paraît-il, mais que masque-t-il ?
Corinne Maier ne manque pas d’ R. Il en manque juste un dans son nom pour parfaire "l’esprit provoque".
2 - « …a perdu le contrôle de son véhicule. »
Permettez-moi d’en douter, d'en douter seulement, car ce genre de « dérapage » est plutôt fréquent ces jours-ci.
Parmi les victimes de ces « voitures folles » il y a toujours des enfants, renversés sur les trottoirs. L’un des conducteurs déclare avoir été « gêné par un insecte ». Est-ce un code ? Pardonnez-moi ce cynisme arbitraire, et j’ose espérer que ce phénomène n'est pas une raison avancée par Corinne Maier.
«NO KID: 40 raisons de ne pas avoir d’enfants».
« Français, enfin la vérité : l’enfer ce sont les enfants ».
C’est une question de survie, a-t-elle dit aux infos il me semble. De survie pour la planète ? Entend-elle par là que la contraception, la stérilisation, voir même l’avortement seraient des "éco-gestes" ? Humour paraît-il, mais que masque-t-il ?
Corinne Maier ne manque pas d’ R. Il en manque juste un dans son nom pour parfaire "l’esprit provoque".
2 - « …a perdu le contrôle de son véhicule. »
Permettez-moi d’en douter, d'en douter seulement, car ce genre de « dérapage » est plutôt fréquent ces jours-ci.
Parmi les victimes de ces « voitures folles » il y a toujours des enfants, renversés sur les trottoirs. L’un des conducteurs déclare avoir été « gêné par un insecte ». Est-ce un code ? Pardonnez-moi ce cynisme arbitraire, et j’ose espérer que ce phénomène n'est pas une raison avancée par Corinne Maier.